Ce fut en consultant le catalogue des productions Nippon animation et en regardant la série en version italienne et en japonais que j'ai pu découvrir ce dessin animé adapté du roman de Hector Malot En Famille que j'ai eu l'occasion de lire avec les illustrations de Albert Chazelle ou de Françoise Berthier ( Idéal Bibliothèque Hachette ou Rouge et Or Dauphine ) et aussi avec les illustrations de Henri Lanos de l'édition d'origine de 1893.

La série calque assez bien le roman et les personnages sont assez attachants. On est tenu en haleine face aux mésaventures de Perrine qui est contrainte de vendre son âne Palikare pour subvenir à ses besoins. Bien que les dessins soient assez datés et typés on prend plaisir à suivre cette série où la comédienne de doublage Barbara Tissier qui avait doublé Princesse Sarah aurait certainement eu sa place pour doubler l'héroïne si la série avait été diffusée en France.

Notons que le voyage avant d'arriver à Paris est bien mis en valeur par rapport au roman. Les Japonais avaient tenu à développer les rapports entre Perrine et sa mère ainsi que leur activité tout en nous faisant découvrir les pays traversés comme dans Sans Famille de Hector Malot.

N'oublions pas les musiques magnifiques qui mettent bien en valeur la série grâce au talent du compositeur Takeo Watanabe qui avait aussi composé pour la série Candy Candy et Rémi sans famille.

La volonté de boycotter les productions japonaises sous prétexte qu'elles soient peu adaptées au jeune public avec l'appui de l'auteur de Ras le bol des bébés zappeurs de nombreuses séries du pays du soleil levant y compris celles de qualité ne furent plus diffusées au nom de l'étiquette japonaise.

D'autres séries censées d'intéresser le public français ne sont pas connues chez nous comme les orphelins de Simitra par Paul Jacques Bonzon ou Cosette d'après Victor Hugo issues du studio Nippon animation réputé pour les adaptations de romans pour la jeunesse.

Perrine est une série qui mérite largement une découverte et qui soulève les problèmes de rapports familiaux au sein de la famille Paindavoine - dont Vulfran le grand-père de l'héroïne qui a été déçu par le mariage de son fils avec une Anglo Indienne - et qui évoque les conditions de travail dans une industrie textile. N'oublions pas le comportement abusif de certains commerçants dont Perrine sera victime et un style proche de celui de Émile Zola lorsque nos amis arrivent à Paris où Hector Malot comme les scénaristes japonais sont sans pitié avec les personnages.

Notons que comme Émile Zola et Charles Dickens Hector Malot avait porté un intérêt sur les conditions de travail, sur la société de l'époque et les injustices.

Bien que le dessin animé date de 1978 il mérite d'être regardé et on ne peut qu'admirer le courage de Perrine et les embûches avant d'atteindre le village et les usines appartenant à son grand père. Une excellente série !

Activité sur Perrine Monogatari