La première de couverture résume bien ce premier volume d'Horion, une aventure qui démarre très fort, un tome d'exposition assez axé sur l'action plus que sur le développement des personnages, ce qui n'est pas chose commune.

L'auteur jouent avec les clichés des personnages de Shōnen classiques, Koza, qui est un stéréotype du personnage principal de Shōnen, illustre bien cela. Il y a beaucoup d'informations qui nous sont livrées, sans pour autant trop en dire sur les personnages ou sur le background de ce monde. L'histoire de ce premier tome se suffit à elle-même, elle n'est pas un bout d'un tome découpé en 2 ou en 3. Il y a un début (Koza veut retrouver son frère) et une fin : SPOILER :

(Koza réussi l'épreuve que n'as pas réussi son frère, la boucle est bouclée).

Mais, cette histoire n'est qu'un prétexte pour poser les bases d'une histoire bien plus grande et bien plus sombre qui attends probablement nos héros, qui sont Koza et Valyu, deux adolescents amis.

Ce tome est réussi car il rempli avec brio ces fonctions : - Présenter les (nombreux) personnages (même si on sent bien que tout n'a pas été dit, loin de là et c'est normal). - Poser les bases de l'histoire et des différents lieux. - Et nous donner hâte de voir la suite, et c'est probablement la chose la mieux réussie des trois.

Au niveau du scénario, il n'y a pas grand chose à redire, les dialogues sont assez inhabituels, on voit bien que ce sont les dialogues originaux et pas une traduction (c'est un manga français). Ils sont inhabituels dans leurs précisions et leurs brillances. Certains dialogues sont des phrases fortes, souvent philosophiques, et qui se marient plutôt bien au reste, aux dialogues plus familiers qu'il peut y avoir également (et qui permette une certaine légèreté appréciable). Chaque dialogue est parfaitement pensé et à sa place, aucun superflu. Cela peu d'ailleurs avoir un effet probablement indésiré de paraître faux, les dialogues ont l'air écrit (ce qui est le cas, bien évidemment) mais on ne doit normalement pas le ressentir, et bien ici, si.

Au niveau du dessin, étant moi même dessinateur à mes heures perdues, je doit avouer être bluffé par tant de précision et de justesse. La pâte de la dessinatrice Enaibi est hors du commun, les trais sont plus gros que dans la plupart des autres mangas, mais ce n'est pas un défaut, au contraire, ce trait sait être plus fin quand il le faut. Certaines critiques évoque le manque de décors. Il y a, c'est vrai, peu être moins de décors que dans d'autres mangas. Mais je trouve que cela permet une plus grande clarté et de se concentrer sur les visages. Il y a des décors dans les cases qu'il faut, à l'endroit où il le faut, et c'est très bien comme cela.

Pour conclure, ce manga créé par deux français est à se procurer le plus rapidement possible. Original et précis, Horion m'a fait renouer avec le Shonen, et donne un vent de fraîcheur au manga français, et rien que cela, c'est exceptionnel.

Activité sur Horion, tome 1