Malgré ses exagérations et gros clichés, ce drama fait partie de mes préférés et je le revoie régulièrement.

Le scénario est des soeurs Hong qui, il y a 10 ans, dominaient le monde des dramas, succès après succès. Ce ne sont pas toujours des idées nouvelles mais elles ont le chic pour leur donner un petit twist.

"Greatest Love" est un drama romantique d’amour +++ dans le milieu de l’entertainment. Mais, le twist ici, c’est que notre héroine n’est pas une petite débutante qui doit se faire une place et tombe sous le charme de la mega star inatteignable, comme c’est le super cliché habituel. Notre héroine est une ex-idol, chanteuse, animatrice et autres (à la coréenne) qui trime depuis 10 ans suite à un gros scandale et qui est parmi les célébrités les plus haïes de Corée.

Face à elle, Dok Go Jin, un chaebol classique mais version acteur : orgueilleux, imbu de lui même, égocentrique, assez odieux mais qui cache une fêlure profonde dans son bon coeur. Dok Go est au top du top, c’est LA star masculine et comme se plaisent à le répéter tous les personages, il est d’un niveau bien supérieur à elle ce qui rend leur relation impossible au yeux de tous et à leur propres yeux.

Néanmoins, après une première rencontre catastrophique, une seconde rencontre tout aussi catastrophique et quelques échauffourées, le bellâtre se fend d’une déclaration grandiloquente d’amour à notre héroïne qui n’en demande pas tant. Or, comme le grand dadais obnubilé par lui même qu’il est, il lui balance, qu’outre des sentiments ardents à son endroit, il éprouve également une grande honte à les éprouver. Gu Ae Jong, qui a les pieds sur terre et qui en plus ne l’aime pas (pour le moment), le rembarre poliment ou pas.

Non, vous ne rêvez pas, il s’agit bien d’Orgueil et Préjugés! Il m’a fallu attendre le second visionnage pour faire le rapprochement tant j’étais prise dans le tourbillon des sentiments la première fois mais cela a bien fait tilt quand mes neurones se sont alignés!

Et l’adaptation (jusqu’à un certain point) fonctionne à merveille, le système de classes sociales s’adaptant très bien à ce système de niveaux, de castes presque, prévalent en Corée.

On retrouve aussi la famille qui fout la honte mais c’est plutôt au couple principal que s’applique la comparaison.

Le reste est purement coréen avec les second leads auxquels on ne croit jamais, le découpage en 16 épisodes avec le premier baiser aux épisodes pivots (8 ou 9) et les retournements dignes des feux de l’amour et un peu de destin à la truelle.

Ce qui fait le charme de ce drama ce sont ses 2 personnages principaux et leur réelle alchimie. Il est drôle dans ses excès et touchant dans les moments importants. Elle a beaucoup de charme mais du caractère aussi. Ce qui change également, c’est leur âge. Lui a 37 ans et elle 31. On sort des héros, sensément adultes, de drama post pubères qui semblent sortir du lycée et se comportent encore comme des lycéens. Pas qu’ici nos personnages principaux s’envoient en l’air et s'affranchissent des comportements prévus par la société coréenne mais au moins ils en parlent et l’attirance physique fait partie de leur relation.

Autre point positif du drama, son cadre et son ambiance. En effet, on plonge à fond dans le monde du divertissement coréen : les émissions télé, les émissions de variété et de « télé-réalité » comment on les fabrique, la realité aussi de ce monde de paillettes qui peut faire très mal en interne et en externe.

Gu Ae Jong a une image épouvantable : elle serait responsable de la dissolution du groupe pop qu’elle formait avec 3 autres jeunes filles 10 ans plus tôt. Personne ne sait pourquoi mais elle est blamée encore aujourd’hui. La moindre rumeur est toujours empoissonnée, sans fondement et on croit toujours le pire de cette pauvre fille qui est plutôt gentille et bien sous tout rapport. Il n’y a aucune issue pour elle, quoi qu’elle fasse, elle sera vilipendée, haïe et traînée dans la boue. Ce sera toujours sa faute.

On voit aussi la dureté du public, leur manque de compassion, le danger des communautés internet et leur violence. Pour avoir suivi quelques affaires, je sais à quel point les fans et anti-fans peuvent être violents et insultants dans cette partie du monde (et cela se répand malheureusement).

Ce n’est pas un drama engagé ou sociétal mais il y a une claire dénonce des forums où tout le monde dit n’importe quoi, où la moindre supputation devient un fait, sur les medias qui se comportent comme des vautours et sur les dérives assez malsaines du monde du divertissement coréen.

Le drama finit bien parce que c’est ce type de drama mais le scénario ne fuit pas son propos non plus.

Quant aux personnages secondaires, on aime à détester la rivale, sorte de petite peste qui peut être surprenante, le rival qui le total opposé de Dok Go Jin : fiable, posé, médecin oriental totalement immune à l’idée d’image ou de réputation, et totalement ennuyeux.

Comme souvent chez les soeurs Hong, on a toute une galerie de petits personnages annexes qui énervent et/ou réchauffent le coeur et qui donnent un peu de relief à nos personnages principaux en les faisant interagir avec d’autres personnes que leurs intérêts amoureux. Je donne une mention spéciale à la relation pleine d'humour et d’affection entre Dok Go Jin et Ding Dong, le neveu d’Ae Jong, qui est une joie à suivre et qui donne à la star flamboyante parmi ses moments plus vulnérables. Et puis il a parfois l’âge mental d'un enfant de 7 ans donc ça fonctionne.

Côté casting, Cha Seung Won navigue les eaux troubles du surjeu et peut sembler totalement hors de contrôle mais ses moments plus calmes et intérieurs prouvent qu’il a travaillé son personnage et que c’est fait exprès. Il est sensé en faire des caisses, son personnage joue un personnage. Et il est totalement bouleversant dans certaines scènes. Et puis je l’aime alors voilà.

Kong Hyo Jin est une actrice que j‘aime beaucoup et qui fournit toujours une bonne performance et son personnage ici n’est pas bien compliqué. Elle accomplie néanmoins l’exploit d’exister à côté de Cha Seung Won en mode hyper espace.

Yoo In Na est charmante comme à son habitude dans un rôle de petite garce qui trouve sa rédemption.

Les costumes, comme souvent dans les dramas asiatique, sont aléatoires. Ca va de l’atroce importable et hideux à des choses très sympathiques. C’est surtout l’héroine qui hérite des tenues les plus atroces avec des épaulettes qui ressemblent à des galets, des tuniques mal coupées pailletées digne d’une mamie, des machins informes avec des trucs qui pendouillent dans des matières peu flatteuses, bref, WTF?

La réalisation fait des efforts pour s‘accorder à l’ambiance souvent loufoque de l’histoire tout en restant lisible.

Et la musique bien sûr est classique pour ce type de dramas entre balade romantique qui débarque dès qu’il y a un coup de vent dans les branches et une musique plus entrainante pour les scènes de comédie.

Il y a bien sûr LA chanson, celle qu’on nous balance à tout bout de « chant » (haha) mais elle a dans ce drama un rôle primordial ce qui encore une fois détourne le cliché.

Je l’ai terminé à nouveau hier, toujours contente d’avoir passé du temps avec ces gens et leurs histoires.

Cela peut sembler idiot mais regardez de plus près, c’est de l’idiotie bien faite et bien pensée.

Activité sur The Greatest Love