De Nicolas Werth, j'avais lu "l'île aux cannibales", récit de la folie bureaucratique de l'URSS qui cherchant à valoriser des terres au nord avait envoyé, sans aucune préparation, à la mort des milliers de personnes entraînant des actes anthropophages.

Dans ce livre "essais sur l'histoire de l'Union Soviétique", Nicolas Werth compile une vingtaine de chroniques parues dans la revue L'Histoire. Si les chroniques ont été écrites entre 1981 et 2016, profitant de l'ouverture (limitée) des archives, elles sont ici classées selon un ordre chronologique . Des origines de l'URSS en 1917, en passant par les pogroms, les origines du KGB avec l'aval de Lénine, du mouvement d'abord libéral de l'amour libre ensuite rejeté au profit de la famille soviétique, la famine en Ukraine organisée par Staline jusqu'aux conditions de la fin de l'URSS rongée par a corruption, Werth nous dresse un portrait certes non exhaustif (chaque chapitre pourrait faire un livre) mais lumineux de la folie soviétique, retraçant des moments importants qui nous font dresser les cheveux sur la tête tant on s'aperçoit qu'un Etat totalitaire en éthique de conviction peut se ronger de l'intérieur et faire portion congrue des individus. Le communisme (dévoyé selon certains mais c'est un autre sujet) à travers les 74 ans qu'ont duré l'URSS (1917-1991) montre combien les promesses des lendemains qui chantent se transforment rapidement en "cimetière de l'espérance"

Facile à lire, les courts essais s'enchaînent facilement pour dresser un tableau rapide et pertinent d'un totalitarisme qui aura mis trop de temps à s'effondrer.

Activité sur Le Cimetière de l'espérance