La Belle ville est un film/documentaire sur la problématique de végétalisation des villes réalisé par deux jeunes citadins Toulousain : Manon et François.

Le film commence avec une petite présentation de ces jeunes et les raisons qui les ont poussé à s'intéresser à ce sujet : ils adorent la ville, sa dynamique, ses opportunités mais sont bien conscients que nos villes manquent d'espaces verts. Or, les espaces verts, il en faut, notamment pour s'adapter au dérèglement climatique. Lors du film, on nous explique par exemple que la surface idéale de nature pour chaque habitant serait de 9m2.

Manon et François vont donc aller découvrir des villes aux projets ambitieux un peu partout dans le monde pour nous montrer qu'il existe des possibilités, des solutions pour végétaliser. Un plan sur un avion qui décolle. Manon se justifiera plus tard : ils prennent l'avion à en faire exploser leur bilan carbone , certes, mais ils n'oublient pas de s'interroger sur leurs modes de transport donc ça va.

On découvre des projets d'un peu partout dans le monde, notamment dans des villes très polluées telle que Mexico. Les projets redonnent de l'espoir sur notre ville du futur et prouvent que nous avons déjà des solutions. On nous parle de jardins partagés, de végétalisation à la verticale, de création de compost.

Et puis on va à Paris, on rencontre une brave dame qui nous explique que ce n'est pas si compliqué de cultiver sur son balcon de 3m2, et que si tout le monde faisait ça, ce serait déjà pas mal. Vous voyez le problème arriver ?

Manon et François le disent : ils n'ont jamais été écolo, mais ils sont conscients des problématiques auxquelles nous devront faire face dans le futur, et le futur c'est maintenant.

Le problème de ce film, c'est le manque cruel de remise en question de notre système par Manon et François, qui ne servent pas à grand chose d'ailleurs -à part acquiescer à tout ce qui est dit par les personnes interrogées-. Le problème, c'est que ces solutions qu'on nous vend sont adressées à une population aisée, ceux qui ont par exemple le privilège d'avoir un balcon à Paris. Le problème, c'est qu'on a l'impression que Manon et François considèrent que végétaliser les villes compensera notre mode de vie destructeur de la planète. Alors, bien sûr, il est vital de végétaliser nos villes et les projets portés par les personnes interrogées sont évidemment super. Seulement, le film nous donne l'impression que si nous faisons tout ça, nous pouvons continuer à vivre comme nous le faisons. Or, il est urgent de s'interroger sur nos modes de vie et sur la manière dont nous convainquerons les citadins à se reconnecter à la nature. La dimension politique, totalement absente du propos et pourtant essentielle a donc été complètement passée à la trappe. On retiendra tout de même une piste intéressante sur l'éducation et la connexion aux enfants avec la nature, avec les "tiny forest".

Au début du film, Manon et François nous disent avoir lâché leur job dans le marketing pour parcourir le monde à travers des solutions pour végétaliser les villes. Quand est-il désormais ? Ont-ils repris leur activité qui contribue à détruire la planète ou se sont-ils réorientés vers un métier plus durable ?

Végétaliser nos villes pour continuer à vivre au rythme effréné actuel ne sert à rien. Il ne s'agit pas de végétaliser pour compenser nos trajets Paris-New York par exemple. Cependant, je pense sincèrement que tout ce projet part d'une bonne intention mais reste tout de même trop gentil et pas assez engagé pour moi.

5/10 d'encouragement.

Activité sur La Belle ville