Lors de l'avis que j'avais porté sur le tome 1, "Le Clan de l'Ours des Cavernes", j'avais exprimé diverses généralités sur l'œuvre de Jean M Auel que je ne reprendrai pas ici.

Ayla, l'héroïne du premier tome, jeune enfant orpheline récupérée par "le Clan" (en clair, des néandertaliens) finit par être chassée à l'âge adulte car considérée comme trop différente et dérangeante. Seule, elle fuit pour tenter de retrouver "les autres" (en clair, des homo sapiens dont elle est issue) et finit par se réfugier dans une vallée où elle va devoir apprendre à se débrouiller toute seule pour survivre.

En parallèle, deux frères (des homo sapiens) des cavernes à l'Ouest du continent (grosso modo, suivant la carte jointe, la vallée de la Dordogne ou de la Vézère …) entreprennent un long voyage (d'initiation, de découverte) vers l'Est.

L'idée, bien entendu, sera la rencontre entre Ayla et ces deux frères dont je ne dirai rien de plus pour ne pas "spoiler" cette magnifique histoire.

Dans le premier tome, on ne faisait qu'évoluer dans l'ambiance dans le "Clan". Auel s'ingéniait à nous présenter les gens comme des êtres rudes, rustres, rustiques mais tout-à-fait capables de pensée et d'élévation. La société du Clan est d'ordre patriarcal.

Ici, on oublie le Clan pour présenter "les autres" et les opposer au Clan. "Les autres" sont physiquement ressemblants à l'homme moderne. Leur intellect s'est développé suivant d'autres voies et se distingue par l'utilisation d'outils plus élaborés, d'un langage articulé. La société est d'ordre matriarcal.

"Clan" et "autres" ne se fréquentent pas sauf fortuitement. Ils s'ignorent. Les "autres" ont tendance à mépriser les gens du "clan" qu'ils surnomment "têtes plates".

La rencontre entre Jondalar (un des deux frères) et Ayla va être source de malentendus, bien sûr, mais se révélera tellement riche d'échanges et d'apprentissages. Se posent, en effet, les questions de différence de cultures, les problèmes liés au langage mais surtout de l'apprentissage de la tolérance. Les deux héros sont superbes et beaux, évidemment, ce qui ne gâte rien à l'histoire…

Alors bien sûr, les deux personnages sont des condensés de milliers d'années de probables lents progrès. Mais il ne faut pas s'attacher à des principes de réalité ou de vraisemblance. Le livre n'est pas un livre historique. En effet, pour que Ayla puisse survivre, seule, au milieu de nulle part, dans un univers totalement hostile, Auel va lui faire découvrir, en quelques petites années, énormément de choses dont, en particulier, la notion de domestication d'animaux, notamment des chevaux.

Mais Auel, qui a plus d'un tour dans son sac, va amener très naturellement tous ces évènements. On a vraiment envie d'y croire. Ce qu'on peut dire, c'est que probablement les choses ont dû se passer de la façon dont elle le décrit ; simplement, cela a pris des générations et des générations d'hommes avec des avancées soudaines et des reculs tout aussi rapides avant que les choses se normalisent dans un nouvel ordre du monde.

Mais, je n'en veux pas du tout à Jean Auel qui sait rendre captivant et souvent très émouvant son propos. On suit avec passion l'immense respect que Ayla porte à la nature, à la faune, aux plantes …

Jean Auel se répète beaucoup, dira-t-on, les mêmes scènes obsessionnelles reviennent régulièrement. Au-delà de l'aspect un peu répétitif dont on peut se lasser, je crois comprendre l'idée d'Auel. C'est que rien, surtout à cette époque improbable, ne peut se construire sans s'appuyer fortement sur le passé et sur l'expérience vécue. Tout progrès ne peut renier en aucune façon le passé. Et puis, c'est bien comme ça que nous fonctionnons tous, même aujourd'hui, en nous rappelant, en nous ramenant, régulièrement, à notre propre passé. C'est aussi une façon de laisser du temps au temps.

Ce deuxième tome est aussi passionnant à lire que le premier.

Le premier tome voyait Ayla, élevée dans le Clan. Dans ce livre, Ayla rencontre un "autre", un de ses pairs. Presqu'évidemment, dans le troisième tome, Ayla fera connaissance et s'intégrera dans une société constituée des "autres".

Mais ce sera d'ici quelques mois …

Activité sur La Vallée des chevaux