Je vais mettre les pieds dans le plat dès le début : je ne suis pas croyante.

Je respecte ceux qui le sont mais je ne suis pas une grande aficionada des religions monothéistes, je n’accroche pas au concept.

En ce qui concerne le christianisme – catholicisme, j’en ai fait suffisamment le tour pendant des années pour savoir que ce n’est pas pour moi. Pour certains je suis ce qu’on pourrait appeler une agnostique, pour les autres je serais plutôt une mécréante.

Est-ce que Jésus a vraiment existé ? Je m’en moque comme de l’an 381.

Mais si c’est le cas et que sa vie et surtout sa mort sont telles que décrite dans le bouquin, et bah mon ptit quelle fin atroce ! Le gars mérite vraiment toute ma sympathie.

Ceci étant dit, je vais prendre ce film en tant que tel : un objet cinématographique dont l’action est ancrée dans une période historique connue.

Prendre des acteurs blancs

Entendu qu’il y a eu de grosses diasporas à travers les siècles, ce premier point pourrait être à première vue sujet à débat. Oui mais à l’année 0 de lui-même, Yeshua est né en Palestine (l’État d’Israël n’existait pas encore). Pays qui était certes occupé par les Romains, mais il y avait quand même peu de chances qu’il naisse blanc, n’en déplaise aux racistes.

Sur le principe, cette démarche a tendance à me saouler profondément, mais je suis forcée d’admettre qu’ici il y’a eu un effort de représentation du prophète-fils de Dieu, Jim Caviezel arborant une prothèse nasale pour coller au plus près du St Suaire et Hallelujah, des cheveux bruns.

Bon par contre niveau couleur de peau des acteurs on reste quand même plus près d’un petit hâle ''1 semaine sur la Côte-d’Azur'' que de personnes vivants à l’année dans un pays du Moyen-Orient… Ou alors ils connaissaient déjà l’indice 50.

Le choix de la langue

Je n’ai pas envie de rentrer dans le débat sur l’intégrisme de Mel Gibson (depuis le temps tout le monde le sait), et son choix de faire tourner ses acteurs en latin et en araméen avait déjà fait débat à l’époque.

Je vais simplement dire que c’était un choix très couillu de sa part et un défi relevé haut la main par les acteurs, son poto Caviezel en tête, lui aussi très TRES croyant.

Oui, c’est surprenant et déstabilisant mais on s’y habitue très vite. Et curieusement (ou pas), les langues utilisées aident beaucoup à l’immersion. Je ne vais pas aller jusqu’à dire qu’on a l’impression d’être dans un documentaire, mais on s’y croirait.

La violence

Exit le trajet vers le mont Golgotha en mode stoïque, la couronne d’épines posée sur le brushing, les petites gouttelettes de sang sur le front et deux trois marques rouges sur la tunique blanche… Non là Jésus tu vas le voir crier, saigner et souffrir, il va en baver de sa torture jusqu’à sa crucifixion, parce qu’il a beau être le fils de Dieu, il est également aussi humain que toi et moi.

Je suis pour un certain réalisme, mais là le délire est poussé un peu loin non ? Alors c’est très bien fait je ne dis pas, mais putain par moment j’étais vraiment mal à l’aise.

Bingo, c’est fait exprès. Bravo du coup ?

En résumé ?

Est-ce que La Passion du Christ est un film intéressant ? Oui. Très bien réalisé (Mel Gibson oblige), travail soigné sur la lumière, les costumes et les décors.

Est-ce que ce film est un incontournable ? Non. De toute façon ce n’était pas le but.

Activité sur La Passion du Christ