Un regard subjectif et synthétique d'un auteur autiste assez médiatique (voilà quelques années en tout cas, c'est peut-être un peu moins le cas dernièrement) qui décrypte ce que signifie vivre avec un TSA (trouble du spectre autistique) dans toutes ses dimensions syncrétiques du quotidien.

Je ne saurais avoir un avis d'ensemble sur le livre car je me suis assez vite désintéressé d'une bonne moitié qui me paraissait trop anecdotique car trop centre sur sa petite personne. Sans doute que je rectifierais cela prochainement, lorsque le temps me sera moins compté (ultimatum de retour de prêt à la bibliothèque oblige). Il n'empêchera que l'autre partie me paraît vraiment pertinente, combien même il reste quelques digressions dont on pourrait il me semble aisément se passer.

Le ton est assez pessimiste, car au delà de la litanie des difficultés croissantes auxquelles sont confrontées les personnes concernées Schovanec n'hésite pas à battre en brèche bien des idées convenablement reçues. Par exemple celle consistant à croire que ces gens sont par essence foncièrement prévenants et doux puisque incompris et rejetés par une masse uniforme généralement nommée société. Régulièrement confortés par les TSA, cette antienne finirait par devenir une vérité universelle contre laquelle il serait malveillant de ne pas acquiescer. Or par sa propre altérité, JS (pour les intimes) dément cette forme "d'angelisme" qui nuit bien plus qu'elle ne sert prétendument leur image de "martyrs". La mienne le rejoint entièrement dans ce constat car accepter ses zones d'ombres fait justement partie du processus "thérapeutique" d'apaisement vis-à-vis des autres, mais surtout et avant tout de soi même! C'est à n'en pas douter beaucoup moins conformisme/confortable à vendre, mais cela me semble plus que jamais nécessaire!

Ceci étant dit, il n'est absolument pas question de nier à quel point l'autisme comme condition humaine/psychique/sociale/sociétale est en tout point une épreuve de vie en bien des points. Étant entendu qu'elle se situe sur un spectre d'intentisite plus ou moins variable selon le caractère, la personnalité ainsi que l'environnement global de ces derniers, on ne peut d'ailleurs pas parler d'autisme au singulier, mais des autistes dans leurs singularités. Ces précisions doivent toujours rester en tête, car les difficultés de l'un ne seront pas nécessairement celles de l'autre. Ce qui devrait normalement éviter toute considération aussi infantilisante que puérile et demagogue, donc dangereuses que "tu peux pas être autiste toi tu parles bien tu as des amis et tu adores rigoler", tu peux pas être autiste toi tu travailles dans une entreprise avec un bon salaire et tu aides certaines associations", tu peux pas être autiste toi ca se voit pas du tout physiquement et en plus tu te tapes pas la tronche contre les murs comme les gogoles qu'ont voit aux infos", ou à contrario "tu peux pas être autiste toi ces mecs la sont des génies diplômes de Sciences Po Harvard Oxford Cambridge MIT qui pondent des thèses sur la fission nucléaire, comme Stephan Hawking ou Oppeheimer même que je l'ai vu dans le dernier Chris Nolan". Liste non exhaustive et à l'avenant qui suit à peu près les mêmes principes et préceptes.

Est aussi abordé avec beaucoup de défiance l'avanie du socle politique tout autant que celui du médico-social/scientifique qui se livrent des luttes intestines de pouvoir et d'influence pour savoir qui poura le mieux s'afficher médiatiquement dans le fabuleux cénacle du "care", ces grands hommes/grandes femmes qui donneraient leurs âmes aux diables pour sauver les pauvres petits chimpanzés de laboratoires que nous sommes.

D'autres sujets du même acabit sont également lancés dans le débat public, que je n'aurais ni la place ni le courage (pour le moment en tout cas) de restituer fidèlement en cet instant. Ce ne sont pourtant pas les moindres et les moins intéressants, bien au contraire. Je vous encourage donc à vous faire un avis tout à fait personnel, en gardant à l'esprit que cela reste un sujet de santé mentale considérablement fondamental. Essai à la lisière de la philosophie, du scientifique, de l'anthropologie, de la sociologie et d'autres domaines encore celui-ci ne saurait schématiser à lui seul toute l'étendue ainsi que la complexité o combien importante de ce fonctionnement cognitivo cérébral différant de ceux qui sont plus socialement compris et accepté.

Dans une veine plus ou moins similaire, quoique moins étayée (simple avis personnel) il est toujours possible de compléter sa lecture avec celle d'un autre auteur mediatique Hugo Horiot. Les deux font un constat alarmant plutôt identique sur la gravité de la situation des TSA en France de manière générale, et de tous ceux concernés de près ou de loin par la santé mentale en particulier. C'est un cri d'alarme qui ne cesse d'être réitéré par les professionnels ainsi que par les principaux acteurs depuis des décennies, sans beaucoup de considération de part et d'autre du spectre politique et societal. C'est peut-être (sans doute) le plus inquiétant, sachant qu'à plus ou moins long terme nous serons tous concernés par un ou des troubles psychiques/ une neurologie atypique!!!!!!

Activité sur Je suis à l'est !