... racontée par les principaux protagonistes issu(e)s de la société civile & de la sphère politico-économique.

La réunification est l'occasion d'une confrontation violente des modèles & projets de société, des aspirations des uns & des autres, des mentalités (pas seulement entre l'Ouest & l'Est, mais entre générations & classes sociales).

Une période de flottement où tout semble possible, symbolisé par les squats, le système D & une bouillonnante vie sociale alternative, laisse rapidement la place aux appétits des requins du bétonnage & de la finance soutenus par des politicards mégalomanes de la droite c(h)réti(e)ne (CDU) qui veulent restaurer la "grandeur" de la capitale en la transformant en grand centre d'affaires... mais ça ne va pas se passer comme prévu, en tout cas pas aussi vite qu'ils l'auraient voulu.

En effet, entre magouilles politiques & malversations financières, le clientélisme & l'affairisme règnent en maître pendant cette 1ère décennie de réunification, un peu à l'image du far-west russe post URSS, toute proportion gardée, & la soi-disant bonne gestion/gouvernance germanique de la droite, dont les médias ne cessent de nous rebattre les oreilles, prend du GROS plomb dans l'aile.

Une culture socio-artistique alternative sous la menace de projets immobiliers, obligée de lutter & se réinventer sous peine de disparaître, bien qu'elle attire du monde & du fric, va puiser son inspiration dans l'adversité en passant, par exemple, du tout techno des années 1990 au décollage du hip-hop dans les années 2000 qui, il faut bien l'admettre, correspond bien mieux à une atmosphère ambiante devenue délétère.

Sous la pression croissante de la "mafia" financière, la prise de conscience de la population va peu à peu émerger & se fédérer, la démocratie... c'est le pouvoir au peuple mais c'est surtout un combat permanent, sinon...

1er épisode... qui plante le décor

- Mouvement de population, dans les 2 sens entre B-Est & B-Ouest, réparti entre partisan(e)s de meilleures conditions de vie, partant vers l'Ouest & ses belles promesses, & partisan(e)s de loyer moins cher &/ou en quête d'expériences sociales nouvelles, fuyant l'Ouest trop capitaliste & aseptisé.

- Brève alternance politique 1989-1991, squattages & système D, soirées improvisées dans des endroits insolites, instrumentalisation politique des squats & évacuation policière brutale... place aux entrepreneurs & au pognon.

2ème épisode... qui enfonce le clou

- Démantèlement des industries de B-Est & chômage de masse.

- Violences meurtrières néonazes-zizi.

3ème épisode... qui assène le coup de masse/grâce

- Pédante comtesse qui copine avec le monde du b(a)ise-ness triomphant, alias l'ancienne aristocratie au service de la nouvelle (ironique, non ?).

- Ambition des "démocrates" c(h)réti(e)ns de la CDU consistant à bétonner tout le centre-ville pour créer un centre d'affaires... puis une banque publique dans ces locaux, puisque les autres institutions financières refusent de venir occuper des immeubles vides, tout beaux, tout neufs & tout pourris (pathétique fuite en avant, non ?).

- Rénovations de quartiers & début de la gentrification.

- Pauvreté & gangs, pacifiés ensuite par le hip-hop (Zulu Nation...).

- Affairisme & magouilles immobilières via la banque publique par des membres de la CDU (les crétins "démocrates" qui prient le veau d'or).

- Évasion fiscale via la banque publique (encore & toujours la même).

Pour un Français habitué à voir des politicards & financiers Français corrompus se défausser & mentir, ça peut sembler étonnant d'entendre leurs équivalents allemands corrompus parler aussi franchement mais, comme cela est dit dans le doc, les failles de leur législation les protègent & les rares à avoir été condamnés ont payé un prix bien dérisoire.

4ème épisode... qui en remet une bonne couche

- Alternance politique qui ne change rien pour les citadins puisque le SPD est chargé de la sale besogne, à savoir assainir les finances de la ville surendettée.

- Privatisations en cascade, austérité, coupes budgétaires à la pelle & licenciement massif de fonctionnaires, le remède de cheval de merckel appliqué à la Grèce en version berlinoise millésime 2001, dont les 1ères victimes sont évidemment... le social & le culturel.

Et du coup, forcément, 2nd déferlement de requins qui sentent la bête blessée & ses juteux marchés destinés à être bradés au secteur privé.

- 3 aéroports dont 2 déficitaires, & au lieu d'en agrandir/rénover 1 des 2, bah... on en construit un 4ème sur des terres agricoles... le retour de la folie des grandeurs destinés aux bizness-keumés & aux "djeunes" européens qui viennent en avion faire la bringue chaque fin de semaine.

5ème épisode... qui bétonne à tout va

- Crise spéculative de 2008 provoquant une ruée progressive de capitaux étrangers +ou- véreux, à cause du prix très attractif du m2 (locatif ou constructible).

- Spéculation & explosion du montant des loyers.

- Réveil de la population vivant dans les quartiers concernés.

- Gentrification galopante qui finit (enfin) par provoquer une large mobilisation citoyenne.

Comme l'indique le doc, la radicalité croissante des propositions populaires soumises à référendum, concernant le droit au logement, ne fait que répondre à la radicalisation du marché.

Activité sur B comme Berlin : Une capitale se réunifie