L'intrigue, digne d'une screwball comedy en apparence, révèle plus d'un jeu bourgeois pour tromper l’ennui en se trompant soi-même.

Probablement autobiographique, Le Cœur battant déconcerte par son processus de confusion assumé, résultant en une œuvre déconnectée des préoccupations populaires et tendant vers une forme d'abstraction baignée de lumière et de la musique tout aussi lumineuse d'un Michel Legrand au sommet de son art.

Le couple Trintignant-Brion peine à nous emballer complètement, et le mystérieux Juan se fait attendre jusqu'à la conclusion, laissant songeur sur l'hypothèse d'une métaphore de l'attirance des femmes pour l'inaccessible et de celle des hommes pour l'insondabilité du caractère féminin.

Néanmoins, on retrouve l'élégance du style Doniol-Valcroze et une anecdote que j'aimerais partager en guise de conclusion : En discutant avec un ami de la Nouvelle Vague et de ces cinéastes peu connus qui y sont attachés, il m'a fait remarquer quelque chose sur le film Drôle de jeu (1968) réalisé par Pierre Kast. « Il y a dans ces personnages une légèreté et un hédonisme qui contrastent singulièrement avec la génération précédente, quelque chose de la vie après la guerre. Aborder la vie détaché de son passé et l'avenir avec dilettantisme pour absoudre l'angoisse de la fin inéluctable du monde. » Après ces phrases, je peux me permettre de rapprocher immédiatement ce film par l'esprit à tous les autres films qui peuvent se réclamer de ces propos.

Activité sur Le Cœur battant