Déjà, pour la blague, la maison d'éditions qui a publié ce livre est installée à provins (ma ville natale). Et franchement, ça m'a fait sourire de découvrir qu'une maison d'éditions s'était installé là (force à eux, ça va pas être simple de percer).

Ceci étant dit, allons-y !

Donc L'Ornata est une uchronie qui se déroule dans les années 1990, dans un monde qui a divergé du nôtre après la seconde guerre mondiale. Le principal point de divergence, c'est l'apparition d'une maladie entraînant la stérilité et une chute de la natalité.

Alors je balance ça comme un fait acquis, mais en vrai, à la lecture, les choses ne sont pas si évidentes et on ne comprend ça que petit à petit.

Le récit est en effet divisé en deux arcs narratifs (qui comme souvent sont liés), un qui se déroule au présent (années 90 donc) dans un monde où une société, Capsule, propose des bébés "clés en mains", obtenus par clonage, et sensés suppléer à la stérilité ambiante. Et l'autre arc, dans les années 40-50-60 où l'on suit les trois savant.e.s qui ont découvert le procédé Capsule.

Les passages "contemporains" mettent l'accent sur l'omniprésence de Capsule, sur son marketing, son influence dans le monde (ils sont les seuls à permettre aux gens d'avoir des enfants). On y suit également une enquêtrice confrontée à une série de morts violentes au sein des "modèles prestiges" de Capsule (des clones de personnalités célèbres, très prisés du public).

Les passages "anciens" eux, instillent le doute chez le lecteur, en nous montrant des découvreurs qui semblent bien plus altruistes que la société Capsule que l'on a vu quelques décennies plus tard (qui vit, parle et pense profits).

Si le tout est plaisant à lire, le constant aller-retour entre présent et passé déroute un peu au début, tant les liens entre les deux semblent de prime abord ténu, mais cela s'équilibre petit à petit. J'ai gardé une légère préférence pour les passages du passé, les personnages contemporains m'ayant moins plu (à part une gamine, l'un des nouveaux modèles de Capsule, qui m'a régalée).

Au final, le récit évolue progressivement vers un thriller, plutôt réussi, mais qui se finit un peu trop vite à mon goût.

Plein de bonnes idées et de qualités pour ce premier roman, donc, mais aussi le sentiment que certains points auraient gagné à être plus/mieux exploité, d'autres moins développés. En tout cas, des débuts encourageants pour Terry Marchand, à qui on souhaite une bonne continuation dans le métier.

Activité sur L'Ornata