Cultivant son aspect déroutant à travers les fausses pistes qu'elle met en avant, Boogeyman multiplie les prises de risque en jouant avec le spectateur sur les règles du slasher. Un début vaguement inspiré par La nuit des masques (1978)¹, à ceci près qu'il y a des circonstances possibles au meurtre, dont la cause serait les traumatismes possibles de cette enfance dérangeante où maman accueillait des hommes et attachait le petit garçon dans son lit.

On sent bien que le réalisateur n'avait que quelques jours et un petit budget pour utiliser des clichés pauvres du cinéma d'horreur, avec, par exemple, des interminables scènes d'exposition qui, au-delà de présenter les personnages dans leur vie d'adulte, introduisent de fausses pistes pour créer l'ambiance. L'arrivée du fantastique avec le miroir brisé possédé par l'amant défunt au collant sur la tête, anticipant par ailleurs le High concept de Mirrors (2008)², ne permet pas pour autant de rivaliser avec Rosemary's Baby (1968) où l'on sent la filiation bâtarde. Les quelques meurtres sont parfois cocasse, mais passé cela, le film se perd dans un sous-texte religieux et kitsch. Bref, c'est laborieux tout ça, le thème du passé insurmontable est éculé et jamais renouvelé, et la pauvreté des moyens n'est pas transcendée par un talent quelconque d'écriture ou de mise en scène.

¹Halloween, comparé à celui-ci, détermine le mal par son absence de causalité. Le garçon tue parce que c'est le mal en chacun de nous qui s'exprime à travers le masque de l'anonymat.

²Dans ce film, les miroirs sont la cause de mort violente.

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