Monster avait fini par décevoir à la longue, malgré son agressivité. Trop porté aux nues par la presse spécialisée, malgré de bonnes choses qui y figurent et qui ont précédé une immense tournée mondiale du groupe d'Athens, état de Georgie, U.S.A.

New Adventures In Hi-Fi sort vers l'automne 1996. Un album écrit sur la route, en tournée, enregistré dans non moins de neuf villes traversées. Après un commencement calme qu'est "How The West Was Won And Where It Got Us" avec son ambiance sereine au piano, les guitares agressives sont encore présentes ; Peter Buck ne chôme pas dans le domaine des riffs chauffant comme un cagnard. L'album est chargé d'électricité, est lourd comme un autocar dont les roues adhèrent pesamment sur une route, filant sur une trajectoire droite, pendant que défilent des paysages comme celui aride de la pochette de l'autre côté de la vitre contre laquelle on s'est penché.

"Undertow", "Leave", "Binky The Dormat" et "Low Desert" forment des chappes d'un rock qui assèche, étouffe, épuise.

Heureusement quelques courants d'air bienvenus sauvent l'auditeur d'une déshydratation assurée à l'écoute avec "E-Bow The Letter" où Patti Smith accompagne Michael Stipe au chant, l'instrumental "Zither" ainsi que "Electrelite" qui aurait pu figurer dans Automatic For The People.

"The Wake-Up Bomb", "Departure" et "Bittersweet Me" sont d'imparables titres de ce long album, le meilleur depuis Automatic ... selon Stipe, interviewé dans la revue Rock&Folk à cette période.

New Adventures In Hi-Fi : un des meilleurs disques de R.E.M., tout en brûlure et en émotion.

Activité sur New Adventures in Hi‐Fi