Quelques remarques (même si je ne sais pas parler des BDs, de leur découpage, codes couleurs et styles sauf de juste dire si j'aime ou pas... et si je relirai:

elle m'a donné envie de retrouver dans mon capharnaüm l'autobiographie de John Huston que j'avais tant aimée où je découvrais, entre autres, qu'il avait peut-être été cannibale à l'insu de son plein gré...
et où John Huston racontait aussi avoir connu pendant un couvre-feu (chez sa petite amie dont il avait juste eu le temps de rejoindre le petit appartement) des mésaventures que je trouvais alors très similaires à celle de Ben Stiller pris de dysenterie dans les toilettes de Jennifer Aniston du film Polly et moi (2004)...(je ne dis pas que les scénaristes les avaient lues ces vieilles mémoires de John Huston^^...qui une fois qu'il arrive chez sa fiancée dit à peine bonjour et a juste le temps de sauter dans ses petites toilettes).
...mais je ne me souvenais pas qu'il racontait avoir fait des courses de dromadaires/chameaux aux Etats-Unis alors que vieux et en plein tournage risqué car déjà en retard (donc avec interdiction de se blesser!)...pages très marrantes de cette BD. Huston fait un concours de blatèrements avec le chameau ...qui perd! C'est apparemment l'armée américaine qui recommandait alors l'élevage de ces animaux, écolo, fiables...en cas d'autarcie nécessaire et de guerre! (en France, Yves Cochet conseillait de ne pas perdre l'habitude d'élever des chevaux de trait au cas où on perde nos voitures, bus et camions...)
j'ai aimé le montage de cette BD, presque story board de film, car on voit comme des zooms, des mouvements de caméra et des rêves éveillés...quoique qu'une astuce visuelle revient trop souvent: celle des yeux ronds devenant roues de voiture...ce sont les cauchemars du pauvre Montgomery Clift.
Montgomery Clift aurait été obsédé pendant ses crises psychotiques par ses dents qu'il aurait perdues lors de son fameux accident de voiture...(où il sera défiguré avant d'être reconstruit).
la BD répète qu'Elizabeth Taylor lui aurait sauvé la vie en retirant du fond de sa gorge les dents cassées...Elizabeth Taylor avait peut-être d'ailleurs son brevet de secouriste car il me revient qu'une des étapes avant de faire un massage cardiaque est "d'ouvrir la bouche pour libérer les voies aériennes" (après avoir basculé la tête en arrière)...
je me souviens surtout de voir à la télé la même Elizabeth Taylor s'en vantait un peu trop vers la fin de sa vie et de re-re-re-re-raconter comment elle est arrivée "la première" sur le lieu de l'accident défigurant Monty Clift...l'en a sorti...sauf que dans mon interview, Elizabeth Taylor soudain osait imiter Clift avec "les dents et langue sortant de sa joue" disait-elle...Taylor imitait alors de façon plutôt désinvolte et choquante une bouche contenant trop de guimauve! Elle l'ouvrait et la fermait, "la langue pendante en dehors", comme celle "de Monty"... (mais Taylor est ensuite remontée dans mon estime grâce aux beaux témoignages dans 'A letter to true', un femme solidaire sincère, téléphonant à des inconnu(e)s pour les aider etc. ).
je ne savais même pas que Monty Clift était homo: il en ressort alors encore meilleur acteur!
je ne savais pas que Marilyn avait été bisexuelle
je ne savais pas qu'elle était enceinte sur le tournage...et pas de son mari Henry Miller mais d'Yves Montand (ce qui aurait pu donner une autre affaire Aurore Drossart?)
je ne savais pas que Clark Gable aurait été homophobe macho Républicain et harcelait Miller avec son Nixon "qui va gagner"!
reste que Gable, en dépit de ses deux ou trois cascadeurs, a tenu à réaliser lui-même quelques cascades qui m'ont blessé moi, rien qu'à les lire et les voir en dessins!
je ne savais pas(plus) que Marilyn était coachée par la femme de Lee Strasberg...elle est présentée visuellement comme une sorte de Carmen Crue qui aurait des chapeaux d'Amélie Nothomb...et sur le fond, elle me fait l'effet d'une Rasputine qui aurait une emprise plus ou moins protectrice sur Marilyn
je ne savais pas que la scène où le personnage de Monroe crie seule dans le désert a été réalisée en prise direct, sans re-doublage après (c'est pas le bon mot)
j'ai aimé comment Luz me fait comprendre que quelques dialogues et scènes du films et ses personnages ont des échos et liens avec ce que vivent leurs propres acteurs: voir par exemple, les planches/scènes très émouvantes où Monroe a la tête de Clift sur ses genoux...un classique de la position entre amoureux (désormais souvent sur sofa télé). Mais leurs dialogues prennent tout un autre sens quand la bio et ce qui arrive aux acteurs vient de nous être rappelé. Monroe venait de tout juste rentrer "seule" d'une courte absence...
ça m'a bouleversé car on imagine en rêve éveillé la vie qu'aurait eu Monroe si elle avait gardé cet enfant...un rêve éveillé façon Quentin Tarantino (mais Woody Allen le faisait bien avant)...si Monroe s'est donnée la mort, peut-être que cet être vivant aurait été le geste l'arrêtant? C'est pas leur utilité mais ça peut peser.
le personnage du producteur est hilarant: j'aime comment il est dessiné...ça change de la caricature des producteurs...quand son chapeau se fait écraser est un des rares moments où on peut sourire...
...Le long texte de Virginie Despentes à la fin perd hélas en nuances par rapport à la BD émouvante. (en très très gros, tous des violeurs autour d'elle! et j'exagère à peine!)
pour faire plus court que mes mini remarques de débutant, ce roman donne envie de revoir le film Les désaxés que Luz a revu des dizaines de fois
en BD, j'ai justement aimé sur aussi une sorte d'asile de fous: https://www.senscritique.com/bd/les_veilleurs/critique/291692628 d'un Yann Degruel, auteur miséreux forcé de travailler de nuit pour des handicapés lourds mémorables et touchants
en BD, j'ai justement aimé sur aussi un tournage https://www.senscritique.com/bd/aventures_de_vincent_lacoste_au_cinema_le_jeune_acteur_1/critique/277189999 où on apprend entre autres que si Vincent Lacoste aime "les poulettes", il en tue aussi de vraies à coup de bâton devant les autres poules!

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