À chaque mois son nouveau drama romantique sur Netflix et je dois dire que même si ce n’est pas vraiment ma tasse de thé j’ai l’habitude de laisser une chance à ces séries en en regardant les premiers épisodes, histoire de ne pas manquer une jolie surprise à la Something in the Rain, dût-elle un jour se reproduire.

Et d’emblée on peut dire que ce drama est original puisqu’il adopte des artifices narratifs atypiques : c’est une série chorale, qui brise le 4e mur (les personnages parlent aux réalisateurs et s’adressent la parole entre eux, en faisant fi des contraintes spatiales et temporelles) et adopte une narration non linéaire (des flashbacks quoi). Ce sont des partis pris radicaux qui peuvent au choix plaire ou déplaire étant donné que l’enjeu autour duquel tourne la série est assez dispersé. Ainsi, le rythme des épisodes est inégal et souffre des allers et venues entre les différents récits qui composent la trame de l’histoire. Néanmoins on ne peut enlever un certain charme au procédé, qui joue plutôt finement sur les différences de perception des uns et des autres à propos de sujets relatifs à une histoire d’amour.

Les acteurs font un travail assez convainquant de ce point de vue-là, et participent à donner au drama cette impression qu’il n’est pas très sérieux mais aimable, sans prise de tête : une série feel good en résumé. Idem pour la réalisation, très fraîche, et la BO, agréable.

L’inconvénient est que l’écriture des deux personnages principaux est assez médiocre. On tombe vite dans des clichés qui empêchent de s’identifier durablement à eux (joués par Ji Chang-wook et Kim Ji-won). En cela l’œuvre m’a beaucoup fait penser à une autre série du même genre, Normal People. Comme dans celle-ci, les artifices scénaristiques destinés à rallonger l’intrigue amoureuse sont pléthore et apparaissent très forcés. Pire, ils essayent de faire passer certaines décisions comme conséquences d’une psychologie complexe, difficile à saisir (fruits d’un « esprit libre » en gros), alors que c’est l’irrationalité qui semble l’emporter la plupart du temps, au mépris de tout bon sens. En essayant de justifier des actes qui confinent souvent au masochisme sentimental, la série s’embourbe dans une atmosphère d’absurdité de plus en plus palpable, qui transforme le romantisme initial en une relation toxique franchement dérangeante…

En fait, comme dans de nombreux dramas romantiques, l’étincelle de douceur ne vient pas du couple principal mais des personnages secondaires, lesquels sont relativement moins stéréotypés et un peu plus agréables à suivre, leurs histoires n’étant pas toutes cousues de fil blanc. J’ai particulièrement aimé le couple qui a mis dix ans avant de se mettre enfin ensemble sans jamais trahir la confiance de l’autre… Certes c’est loufoque mais j’ai trouvé ça poétique et différent. Quel dommage que ces histoires annexes soient progressivement écartées au profit de la principale, bien moins palpitante et comme je l’ai dit faussement compliquée.

Bon, et après comme dans toute bonne série romantique, il y a des scènes qui ne peuvent se regarder qu’avec un large sourire béat et je pense que c’est là que le drama n’aura aucun problème à trouver son public : c’est simple, gentil, et ça fonctionne bien dans ces moments-là. On se reconnaît dans ces souvenirs d’été, ces moments partagés le long d’une plage ou autour d’un petit feu de camp.

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