S'il y a bien un mot pour décrire ce morceau c'est : Epoustouflant.

Je ne parlerai pas de la course-poursuite de l'autoroute de Matrix Reloaded d'où elle est tirée, même si elle est tout aussi époustouflante, frissonnante, stressante et jouissive que le morceau qui l'accompagne, mais je veux parler du morceau en lui-même.

Cette musique a été composée en collaboration entre Don Davis, le compositeur orchestral de la BO des Matrix, et Juno Reactor, plus Electro et même Hip Hop je dirais, qui sera aussi engagé pour la BO de Matrix Revolutions. Déjà là, on a quelque chose d'unique par rapport aux autres morceaux, là où par exemple Burly Brawl (un très bon morceau lui aussi) a été d'abord composé par Don Davis puis a été remixé en parti par Juno Reactor, ici c'est les deux qui travaillent ensemble. Et le résultat est "incroyable", ironiquement de la part de Matrix. En fait la structure est tellement bien foutue que je vais en parler partie après partie :

Pour commencer, l'intro de 2min20sec est formidable, la batterie en fond qui accompagne les violons sur un ton et un rythme plutôt en décalage ça donne un mélange de sentiment de malaise et de tension.

Et ensuite, à partir de 2:20 jusqu'à la fin, mes oreilles applaudissent contre mon crâne et ma pulsation cardiaque imite les percussions.

Jusqu'à 3:33, les percussions suivent le rythme des roues de voitures, l'électronique donne un sentiment que la scène continue malgré tout, que ça reste une aventure cool, et l'orchestre débarque au bon moment pour marqué des sortes de pauses (quand il y a des ralentis dans le film) sans pour autant tuer le rythme et restant sur le même tempo. Les percussions changent mais tape toujours aussi fort quand il le faut.

Puis ça s'arrête pas, mes oreilles ont pas le temps de respirer qu'à 3:33 débarque un violon dont la rapidité, le crescendo, et la tension ferait passer du Bernard Herrmann pour de la joie, le tout avec les cuivres qui frappent bien pour traduire un côté choquant et le tempo électro qui ne s'arrête jamais comme les voitures. Sûrement la partie la plus intense et stressante du morceau.

Et soudain à 4:16, petit pause de la part des violons, qui malheureusement casse un peu le rythme en mettant le thème de la Matrice (celui qu'on entend au début de chaque film Matrix) pour accompagner le crash des voitures que l'on voit dans la scène du film, mais ça repart directe avec la même mélodie électro et aventurière.

Puis à 5:20, encore de nouvelles percussions et le retour des violons bien aigus et rapides mais descendant en ton. Puis d'un coup retour des cuivres pour un nouveau choque, ils deviennent intenses puis ils sont coupés par un peu d'électro, avec le tempo toujours le même qui continu. L'adrénaline est toujours présente mais l'aventure aussi.

Viens ensuite une petite pause où l'on entend uniquement le tempo.

Mais ça repart ! Le violon revient et commence alors une nouvelle mélodie bien rapide et répété en boucle quand le reste des cordes se met alors à traduire des frissons en seulement deux notes. Et là, à 6:17, Hans Zimmer en PLS, des cœurs en arrière plan qui retranscrivent parfaitement le côté magique voir divin des cascades filmées dans le film. Et puis surtout l'enchaînement lorsqu'il y a la cascade de Morpheus ! : Cordes + cuivres + une percussion, puis juste de l'électro et enfin le retour des cuivres. Le côté épic avec une légère tension se fait très bien ressentir ici (même si j'suis un peu déçu que la partie électro soit pas la même que celle dans le film).

Et le reste de la musique ? Et bah ça laisse toujours aussi à bout de souffle. D'abord y a de légères cordes en arrière plan qui répètent la même mélodie pour faire du suspense et ensuite le retour des cuivres et aussi des cœurs pour à nouveau un moment divin. Puis l'électro revient avec toujours le même thème comme pour nous dire que "Non, non c'est pas finit ! L'aventure continue !" Et puis vous connaissez la recette maintenant, retour des cuivres pour stresser, donner un sentiment de choque, et qui deviennent ensuite bien intenses pour bien représenter ce qu'il se passe dans la scène (Trinity qui fait demi tour en moto en sens inverse), un lancement vers un chemin dangereux.

Et à 8:36, retour des violons, bien aigus et répétitif pour stresser, les cuivres montent en intensité et là les percussions frappent à une vitesse démesurée tandis que les violons continuent de faire stresser derrière avec toujours le même tempo et les cuivres en crescendo et d'un coup juste les percussions avec un rythme un peu en décalage mais très rapides.

Et enfin, retour du thème de Morpheus avec les violons et les cuivres mais avec en plus les percussions. Et après que les cuivres redeviennent intenses un petit moment, le thème électro revient pour toujours nous dire que c'est pas finit, et il conclu le morceau en étant coupé au dernier moment avec un écho, comme la course-poursuite du film, coupée pour laisser place à une scène de combat sur un camion.

Voilà j'ai tout dit, ça crie de l'adrénaline ! La structure est extrêmement prenante et ne s'arrête jamais, le thème électro est placé aux bons endroits pour nous tenir en halène, le mélange Electro, Hip Hop, Techno et Orchestral et tout simplement jubilatoire (De toute façon avec moi, à peine tu mélanges de l'orchestre avec de l'électro je bande.) et donne un ton unique au morceau.

Pour moi c'est LA musique de Matrix, la meilleure de toutes, moi qui n'aime pourtant pas quand on met de la musique dans un film parce que ça coupe parfois l'émotion transmise par le mouvement de l'image (ce qui fait l'art du cinéma), mais là, si on prend le morceau hors de la scène c'est merveilleux.

Depuis que j'ai vu le film je suis limite en addiction de ce morceau, non seulement je le connais par cœur par la moindre mélodie de chaque instrument, mais je crois que je l'écoute littéralement tous les jours, et c'est con pour un morceau qui dure 10min. Ou encore pire, comme je le connais par cœur, j'ai même l'impression que ce morceau ralenti le temps, c'est à dire que je le met en fond quand je bosse et j'ai l'impression que le temps passe beaucoup plus lentement, je bosse et j'écoute la musique un petit instant et je me dit : "Attend ? Ça fait que une minute ?"

La preuve ? Bah j'écris cette critique en écoutant ce morceau. Je l'ai finit qu'en 10min ? Wow.

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