C'est un livre difficile à juger, déjà parce que forcément rien que le nom d'Angot provoque chez moi un éclat de rire, parce que ce n'est pas très bien écrit, mais surtout parce que ça parle d'inceste et que ça réussit quand même à aborder la question de manière frontale.

Mais bon, comme le disait Schopenhauer, il préfère lire le livre de quelqu'un que de parler avec lui, parce qu'un livre c'est le "meilleur" qu'a la personne à nous offrir (je paraphrase), et en effet je préfère lire le Voyage dans l'Est plutôt que de parler avec Angot, déjà mes tympans survivront... c'est pas mal...

Alors comme je le disais ce n'est pas nécessairement très bien écrit, le bouquin commence avec une description, faite de courtes phrases, parfois averbales, qui semblent être juste être un énoncé factuel, jusqu'à un "je crois", venant tout remettre en question. J'avoue que ce genre d'effet de style me font lever les yeux au ciel, surtout que ça ne réussit même pas amener l'effet escompté. Cependant le reste du livre est écrit de manière plus classique, sans gros effets afin d'épater le lecteur. C'est plus appréciable.

Même si je trouve que finalement les rares moments intéressants de son roman, sont les moments les plus atroces, c'est à dire l'inceste dans tous les détails. C'est intéressant parce qu'on voit son état d'esprit à elle, gamine, qui a envie d'être aimée par son père et qui aimerait juste une relation normale père/fille avec lui... C'est juste dommage que ça ne soit pas plus développé et qu'une fois dit une ou deux fois ça finit par tourner en rond (bien que les scènes incestueuses elles se multiplient et deviennent de plus en plus écoeureantes).

Et finalement je me demande si la qualité du roman n'est pas là, avoir réussi à m'écoeurer.

Il aurait juste fallu que le reste autour ait un peu de consistance, lorsqu'elle parle de ses problèmes pour être ensuite avec les autres, à avoir des relations normales, ça passe bien trop vite, elle le dit et c'est tout... On n'explore pas son personnage, ce qui fait qu'on n'a pas non plus spécialement d'empathie pour elle, elle qui ne fait que donner les faits : il s'est passé ça, j'ai ressenti ça, j'ai eu mal...

Après j'ai toujours un problème avec ce genre de roman, la littérature si ça peut servir de thérapie à son auteur, pourquoi pas, mais il faut que le lecteur ait quelque chose à en retirer, une émotion particulière... et on ne va pas se mentir il n'y a pas grand chose dans le roman d'Angot à se mettre sous la dent... Si ce n'est l'écoeurement... c'est déjà pas si mal... mais pas suffisant.

Activité sur Le Voyage dans l'Est