Liesse, jeune homme recueilli dans un comptoir commercial, se retrouve au côté d’une figure politique visionnaire, Malvine Zélina de Félarasie. En tant qu’auxiliaire, il va pouvoir assister à ses efforts pour introduire de la stabilité dans un Empire sans empereur qui s’effondre lentement.

Le roman de Claire Duvivier est servi par une plume maîtrisée, qui dépeint de manière subtile et vraies les deux personnages de Malvine et Liesse ainsi que la relation complexe qui les unit. Le choix est fait d’une certaine distance avec des descriptions qui restent lapidaires, et nous laissent entrevoir un monde que nous devons accepter de ne pas comprendre tout à fait.

L’histoire me paraît cependant receler des incohérences qui laissent un goût amer, notamment parce que la prise d’ampleur me semble artificielle. C’est un élément de fantasy qui la déclenche, et qui n’est donc pas révélateur de la fin de l’Empire. Petit détail, mais les noms même de « Basse-Quaïma » et « Haute-Quaïma » sont utilisés par tout un monde sans qu’il ne se questionne sur ce que cela veut dire ; des comptines pour enfant dont il n’a jamais été question auparavant conduisent à une solution inattendue… Enfin, le flou qui est laissé permet à l’auteur de tirer les ficelles en faisant fi de la cohérence.

Ainsi, le travail d’écriture autour du non-dit dans le roman me paraît à la fois sa principale qualité et son grand défaut. Preuve d’une recherche et d’une réflexion esthétique, il est aussi, à mon sens, un moyen de dissimuler certaines failles.

Activité sur Un long voyage