Avant de devenir un réalisateur plus orienté vers les films d'actions avec les musclés de services (pas les prix Nobel de TF1 mais Schwarzenneger , Chuck Norris, Steven Seagal et Cie) Andrew Davis commence sa carrière avec un petit film d'horreur oublié mais très respectable intitulé The Final Terror qui sort en 1983 sur les écrans.

The Final Terror s'appuie sur un récit assez bateau et pas seulement parce qu'il parle de jeunes venus faire du canoë et camper dans une forêt hostile dans laquelle traîne une terrible menace.

The Final Terror ne débute pas d'une façon très enthousiasmante tant on a la sensation que l'on va devoir se fader un nouvel ersatz de Vendredi 13 avec toutes les figures imposées du genre. En effet après une bonne demi heure de film pas grand chose ne retient vraiment l'attention avec jeunes adultes en vadrouilles, farces et histoires qui font peur au coin du feu de camp. On garde tout juste en mémoire l'un des premiers meurtres du film avec un piège sadique composé de couvercles tranchants de boîtes de conserves … Il faudra donc prendre un peu son mal en patience avant que le film ne décolle enfin en se démarquant sur plusieurs point de la voie classique du slasher dans laquelle il semblait pourtant foncer tête baisée. Le film glisse déjà doucement vers le survival avec des jeunes qui décident de ne pas se contenter d'être des victimes en attente mai de se débarrasser de la menace. Clairement moins inconséquents et vides que bon nombre de personnages classiques de slasher, les jeunes confrontés à cette situation de danger vont enquêter, se défendre et désigner un coupable tout trouvé jusqu'à devenir eux même une menace. On frôle parfois le ridicule quand ils commencent à se peinturlurer la tronche et se mettre des fougère dans le (...) dos comme des militaires dans une jungle hostile, mais ça participe à la petite touche d'originalité du film. Le film est parfois décrit comme un mix entre Vendredi 13 et Délivrance mais on pourrait y ajouter quelques vagues prémices de Predator. En tout cas le film devient bien plus prenant et tendu et propose de nombreuses chouettes idées comme ce jeune qui a bouffé des champignons hallucinogènes et qui debout sous la pluie , prêt à en découdre couteau à la main se croit presque en plein Vietnam avec une tronche franchement inquiétante.

Bon point également sur la violence assez sèche du film qui ne cherche jamais la surenchère gore pour la gaudriole et la satisfaction du public. Là ou tellement de slasher n'existent que pour le nombre et la violence graphiques de meurtres qui viennent parsemés des intrigues anémiques, The Final Terror ne propose pas un bodycount conséquent ni d'importantes effusions de sang, en revanche les meurtres sont assez brutaux et réalistes et ils font mal comme lorsqu'une des victimes doit se faire recoudre à vif sa gorge tranchée. Car le tueur qui se fond dans le décor tel un prédateur fait preuve d'une implacable cruauté en tranchant allégrement les dos et les gorges à l'arme blanche. Même si les scènes nocturnes manquent parfois de lisibilité, Andrew Davis nous propose un film avec une belle petite ambiance horrifique assez étouffante comme lors de l'exploration du repère du tueur, une cabane rempli de bocaux douteux, de carcasses d'animaux et de crasse (pas original certes mais efficace). On pourra bien sûr tiquer sur la toute fin du film entre révélation qui n'en est pas vraiment une et mise en place d'un piège digne de Bip-Bip et will Coyotte mais dans l'ensemble The Final Terror tient plutôt bien la route. Pour terminer un petit mot sur le casting qui réunit comme souvent dans ce type de film de jeunes comédiens et comédiennes en devenir avec Rachel Ward, Daryl Hannah et Joe Pantoliano.

The Final Terror est un petit film qui réussit à s'éloigner de l’autoroute des clichés inhérents au survival forestier post Vendredi 13 pour trouver sa propre voie, celle d'un survival tendu et prenant dans lequel les victimes se muent lentement en prédateurs. Le film de Andrew Davis possède en tout cas suffisamment de qualités et de petites touches d'originalité pour en faire une très bonne série B,

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