Résumé

Une forme intéressante, mais parfois brouillonne, à la frontière entre essai, témoignage personnel et analyse littéraire.

Détails

En structurant ainsi son livre, Christine Aventin a très certainement voulu casser les codes pour créer ce format original et souvent pertinent. Cela s'inscrit également dans son approche punk, comme en témoigne ses appels fréquents à questionner les normes dominantes.

Il arrive toutefois que certains passages manquent un peu de structure, donnant l'impression de balancer les idées sans vraiment approfondir son sujet. Je pense notamment aux passages qui défendent telle ou telle posture sans vraiment rentrer dans les arguments de fond (cf. ce qui est dit sur Houria Bouteldja).

D'autres idées sont mieux développées, comme l'intérêt de parler de filles plutôt de que femmes, les affres du féminisme blanc, et bien sûr la très bonne analyse qui est faite des différents passages de Fifi Brindacier. La dernière partie sur le racisme au sein de l'oeuvre est vraiment très pertinente.

C'est assez agréable d'avoir un ouvrage qui mêle un fond théorique assez solide (bell hooks, Monique Wittig, etc.) tout en faisant une analyse d'un texte relativement populaire et rarement disséqué, du moins en France.

On pourra également trouver dans l'ouvrage un certain nombre de points de vue qui ne sont pas traités en profondeur, mais qui soulèvent des questions intéressantes, notamment au sein des milieux militants : le safe space l'est-il vraiment quand on brocarde les non-vegan ou qu'on stigmatise une personne racisée portant un t-shirt Fifi ? Quels sont les limites du cancel ? Quelle place pour l'humour prétendant faire du second degré sur les oppressions ? etc.

Si le débat demeure sur ces différentes questions, il reste toujours préférable de le faire advenir depuis notre camp politique plutôt que de le voir instrumentalisé par les conservateurs.

7.5/10

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