Ce qui saute aux yeux avec cet anime, c'est clairement son animation aux fraises. Voilà c'est dit, on s'en rend compte en moins de 5 minutes, le mouvement n'est pas fluide, les actions complexes à animer ont été placées hors champ ou simplement représentées par quelques images fixes et l'on peut voir des chiens glisser à l'écran dans une posture fixe pour évoquer l'action de sauter.

Enfin, certains passages marquants sont agrémentés d'un artwork fixe et monochrome censée impacter le spectateur par un style plus travaillé. Une technique qui a pu faire ses preuves dans des animes plus anciens mais qui ici tombe comme un poil dans la soupe du fait d'un style que je trouve personnellement très laid et qui jure complètement avec le style de l'anime.

Passé ce triste constat, que reste-t-il à Hikaru no ou ? Beaucoup.

L'esthétique visuelle en "demi-teintes" (muted colors en français ?) donne souvent l'impression de contempler de superbes estampes, et contribue pleinement à l'atmosphère particulière de l'anime qui évoque les contes épiques dans lesquels différentes factions s'affrontent sur fond de religion.

Le monde dans lequel s'inscrit l'action est celui d'une humanité ayant perdu l'usage des flammes dont la simple vue provoque la combustion spontanée de l'observateur. Dans cette situation, les dieux ont fait apparaître des bêtes dont le sang s'apparente à un feu liquide ne provoquant pas de flammes, afin que l´humanité puisse se reconstruire.

Le scénario nous propose de suivre une jeune fille née dans un village isolé de la capitale qui tombera nez à nez avec une des bêtes porteuses de flamme dans la forêt et qu'un chasseur sauvera au prix de sa vie.

Désormais responsable de l'arme et du chien de ce chasseur, elle devra se rendre à la capitale pour les rendre à sa famille.

Bien sûr, ses pas vont la mener à prendre part à une histoire bien plus vaste au milieux des complots et des conflits naissants dans la capitale, et dont l'issue pourra déterminer le futur de l´humanité.

Bien que les enjeux semblent vite très confus à l'introduction des divers personnages, cela ajoute à la part mystique de l'histoire et à l'envie de percer ses mystères.

Beaucoup de thèmes, parfois difficiles, sont abordés mais on regrettera que certains personnages semblent réagir de façon très calme après avoir commis des actes aux conséquences terribles, ce qui contraste fortement avec leur personnalité. Le personnage principal cependant est difficile à supporter dans son mutisme frustrant et ses rares chouinements. C'est peut-être normal pour une enfant de 11 ans qui vit toutes ces choses, mais cela devient vite désagréable.

La bande originale est bien adaptée aux différentes ambiances de l'anime, mais peu de morceaux m'ont semblé véritablement marquants, comme si elle savait se farie oublier. J'éditerai peut-être cette critique après l'avoir écoutée séparément.

Pour ce qui est des openings et endings, les premiers sont absolument magnifiques et le passage à la seconde saison laisse perplexe quant à la décision d'en changer pour un opening sans saveur ni effort dans l'animation et un ending simplement laid dont le visuel rappelle ces effroyables images fixes dont je parlais plus haut.

Au final, c'est une histoire épique au visuel attirant qui nous est servie dans un écrin technique indigent ternissant fortement sa beauté. Je conseille tout de même à ceux qui cherchent avant tout une proposition, qu'elle soit scénaristique ou esthétique.

Activité sur The Fire Hunter