Usul fut, un temps en avance sur son temps.

En 2010, Usul avait 10 ans d'avance. Durant de longues années, Usul a imposé ses formats. Parler politique de manière divertissante, faire des Lets play, expliquer de manière digeste des oeuvres complexes, Usul fut l'un des premier à le faire.

Après, il faut relativiser. Il a beaucoup piqué à Soral ( sur la forme uniquement). Et, on pouvait voir qu'il avait quelques petites faiblesses sur le plan théorique . Par exemple, dans l'2pisode de MCC sur Lordon il n'a pas su pas faire la différence entre ce que Spinoza dit et interprétation que Lordon a des textes de Spinoza, ce qui était assez génant lorsque l’auditeur, lui, a lu l'Ethique. Mais, dans l'ensemble, sa production restait appréciable.

Mais, en partant chez Médiapart, il en a pris 20 ans de retard. Pourtant l'idée était belle: en bon trotskard, Usul voulait infiltrer les milieux e Gauche institutionnelle, pour les subvertir (et récolter un peu de moula au passage).

Mais, lorsque l'on voit ce que sont devenus Hugo Décrypte ou Nota Bene, par exemple, on ne peut que regretter la décision d'Usul. Car eux on monté qu'il était possible de sortir de l'artisanat et de monter son propre média indépendant en ayant un grand niveau de professionnalisme, là où Usul a vu Plenel investir son arrière train pendant 6 ans. Car, Usul n'a au fond, rien gagné en faisant ce choix (sauf peut être sur le plan financier). Son audience s'est réduite, et son indépendance s'est étiolée.

En arrivant dans le média préféré des BoboGauchos, Usul avait le choix entre assumer un rôle (noble) de vulgarisateur et un role (moins noble) d'éditorialiste politique.

Un travail de vulgarisateur consiste à réveler aux gens une pensée difficile d'accès. Car, les Lordon et les Friot, il faut les connaitre et ensuite quand même se fader les milliers de pages produites. Entreprise complexe lorsque l'on a autre chose à faire (et die sait qu'il y a autre chose à faire que de se taper la prose de Lordon). Mais, pour être un bon vulgarisateur, il faut avoir une connaissance étendue du sujet traité, et une certaine honnêteté intellectuelle. Car, le rôle u vulgarisateur n'est pas de révéler ses propres opinions , mais bien de rendre compte de manière objective les idées d'un autre que soi.

En revanche, l'éditorialiste est la position la plus méprisable qui soit. Car, un éditorialiste, c'est ontologiquement quelqu’un qui a une idée sur tout, tout en ayant de compétence précise sur rien. Pas de raisonnement dans un édito. Pas de preuves, pas de cheminement logique, pas d'argumentaire précis et rigoureux juste une opinion brute, qui se base sur du rien. Bref, l'éditorialiste c'est tonton Roger qui, lorsqu'il atteint 2 grammes, nous délivre ses grandes idées sur la société.

Usul a renoncé a son rôle de vulgarisateur qu'il assurait bon an mal an, avant de devenir la femme de réconfort de mr Moustache. Il assume désormais son rôle d'éditorialiste.

Usul a choisi de devenir un Christophe Barbier. Un Christophe Barbier de gauche certes, mais Christophe Barbier quand m^me, c'est à dire quelque chose qui est intrinsèquement incapable e s'élever un temps soit peu au delà des lieux communs.

Exemples: Usul et Cotentin nous présentent le clivage droite gauche. Problématique intéressante, et surtout complexe. Définir le clivage droite gauche, c'est quand même offrir un résumé de 300 ans d'histoire politique. Mais, Usul nous fournira un petit laïus de 5 minutes en expliquant que la droite c'est l'ordre, le jusnaturalisme, et la défense du capital, alors que la gauche, c'est la liberté, l'égalité, et la primauté du politique. Une approche simpliste. Comment dire que la droite c'est nécessairement le refus de la politique lorsque l'on a lu Maurras, qui accordait la primauté à la politique dans sa pensée. Comment dire que la Gauche est le non respect de l'ordre établi, lorsque nombreux sont les penseurs anarchistes qui se réclament 'un ordre naturel préexistant avant le capitalisme? Pourquoi dire que le Libéralisme, est de Droite, alors que nombreux sont les courants de droite rejetant de manière absolue , et que la Gauche a repris à son compte la philosophie libérale? Bref, la démonstration d'Usul est plus que boiteuse.

Mais, ça, Usul il s'en fout. Ce qui compte c'est de dire que Droite=Méchant, et que Gauche=Gentil. Et l'essentiel de ses vidéos se construisent autour de cette opposition duale entre Gentil et Méchant.

D'ailleurs, la mise en scène d'une vidéo d'OLG est toujours le même: Cotentin joue le rôle du gentil ahuri qui pose innocemment des questions (évidemment rhétoriques). Puis, on a droit à un gros plan sur Usul expliquant que Cotentin est gentil, mais un peu con, en émettant un raisonnement de qualité douteuse. Lorsque l'on veut produire une réflexion qui se veut intéressante, on a la décence de se baser sur des livres sérieux, ou sur la littérature académique. Usul se contente de lieux communs issus de France Culture. Nettement insuffisant lorsque l'on veut jouer à l'intellectuel organique de la Gauche.

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Mais, malgré la faiblesse de l'argumentation un Cotentin humilié par la prestance de Usul et se range gentiment derrière ses conclusions. On a l'impression que le pauvre va déboutonner son pantalon pour se faire un pénétrer peu plus profondément par la puissante pensée usulienne. A la fin Usul a raison, et ce e manière indiscutable. La Gauche, c'est le bien, les Libéraux, c'est le mal. Vraiment, si l'on prend ces vidéos au premier degré, on se demande vraiment qui est assez con pour être de droite. Et, dernier détail, Usul assume aussi un rôle de prescripteur politique. Car, oui, usul roule pour Mélanchon, Usul est un fervet défenseur de la Nupes. C'est vraiment prendre ses auditeurs pour des cons. Son auditoire, se réduit à gens assez politisé et de gauche, qui n'ont pas forcément besoin du puisssant Usul pour tirer leur propres conclusions quand à la situation politiques, surtout lorsque l'argumentation précédant est d'une faiblesse abyssale.

Bref, OLG séduit gens de gauche, mais pas pour les bonnes raisons. Usul n'est plaisant que parce qu'il flatte leurs opinions . Partager une haine ça soude les gens. C'est dr^le de se foutre de la guele de Macron et de ses minions bourgeois. Mais, en faire comme le fait Usul, le summum de l'action politique j'appelle ça de l'onanisme, pour rester poli.

Activité sur Ouvrez les Guillemets