Un bon petit polar français nerveux et tendu, très ancré dans la fin des années 50.

Pourtant je n'apprécie guère quand le grand méchant est identifié dès la première scène, mais le réalisateur Pierre Chenal ne joue clairement pas la carte du mystère dans cette adaptation d'un roman d'Auguste Le Breton (publié deux ans plus tôt). "Rafles sur la ville" narre la traque d'un voyou sans pitié (Charles Vanel) par un flic manipulateur (Michel Piccoli), dont le partenaire vient d'être abattu sous ses yeux par le premier nommé.

L'audace et l'originalité du film résident dans ce parti-pris d'un héros plutôt négatif et antipathique, capable de séduire froidement la jeune épouse d'un collègue, rôle ambigu dans lequel excelle un Piccoli encore peu connu à l'époque. Parmi les nombreux seconds rôles pittoresques, on notera la prestance de Bella Darvi en poule de gangster et le flegme de Jean Brochard en commissaire bourru.

Les décors de Montmartre et d'un Pigalle nocturne, ainsi que la musique jazzy de Michel Legrand contribuent à installer une atmosphère typiquement fifties qui ravira les amateurs du genre. En revanche, les spectateurs les moins réceptifs regretteront sans doute une forme d'académisme (avec de nombreux poncifs à la clé) et l'absence de premier rôle féminin digne de ce nom.

Activité sur Rafles sur la ville