Décidément, plus je m'y essaye et plus je me rends compte que Perec n'est pas pour moi.

Entre exercices de style et recherche mélancolique de sa propre histoire, celles de ses œuvres que j'ai consultées ne m'intéressent guère...

Le livre, paru après le film, se nommait "Récits d'Ellis Island". Or il n'y a aucun récit dans ce très court compte-rendu de visite lu en moins de deux heures. Une anecdote, guère plus. A tel point que je me demande si ma version d'Ellis Island est vraiment complète.

L'œuvre a le mérite du cours d'Histoire qu'elle est. Nous présentant l'île et son usage il y a un peu plus d'un siècle et dépeignant contexte et sentiments d'arrachement qui pouvaient peut-être s'y sentir. "Peut-être" car, comme l'auteur le précise bien, ce n'est que supputation, on ne saura jamais ce qui a été exactement vécu et ressenti en ce lieu.

C'est là un reproche que je ferais à l'auteur, tous les sentiments qu'il cite sont lugubres, misérabilistes. Oubliant à quel point certains de ces immigrants étaient heureux de se barrer du Vieux Continent et possédaient d'espoir. Si construire des routes est posé en point d'orgue de l'Enfer absolu pour Perec et son parisianisme, je suis persuadé que cela représentait aussi l'espoir d'une vie de labeur "normale" et enfin salariée à certains prolos profonds. Et cette sorte de quarantaine en douane était déjà prévue comme un simple moment, peut-être effectivement pas des plus agréables, mais apparemment pas des plus repoussants non plus puisqu'ils étaient là.

Pour le reste, pas de surprise, Perec maîtrise toujours aussi parfaitement la langue française et c'est très fluide à lire. Ce n'est pas vraiment un documentaire, ce n'est pas un récit, c'est une pensée sur l'Histoire.

Activité sur Ellis Island