The Smiths sort en 1984. Ce premier album brille par les premières réalisations de son duo de compositeurs parfaitement complémentaires qui pratique un rock élégant. Morrissey , qui fut président du fan club des New York Dolls, écrit des textes issus de la culture populaire et de la littérature (Oscar Wilde..) qu'il chante de sa voix de fausset. Autocentré, plaintif et révolté, il va entrainer dans son sillage tout un public essentiellement britannique qui se reconnait dans les textes de cet artiste si original et ambigu, complètement en rupture avec les clichés du frontman habituel.

But you've got everything now, You've got everything now And what a terrible mess I've made of my life, Oh, what a mess I've made of my life...

Avec son jeu d'arpèges mélodique, Johnny Marr est le guitariste idéal car son jeu travaillé et alerte convient parfaitement aux morceaux souvent courts composés par les 2 artistes de Manchester.

Sorti après quelques singles enthousiasmants, cet album des Smiths est certainement celui que j'aime pourtant le moins même s'il contient des titres très convaincants, surtout dans sa deuxième moitié : This charming man, Still ill, Hand in glove ou What difference does it make.

Flirtant avec le fait divers glauque, le morceau Suffer little children fait référence aux assassinats d'enfants perpétrés par un couple d'assassins mancuniens dans les années 60.

L'album fut produit par John Porter. Il se placera en deuxième place des charts. Morrissey prit en charge l'identité visuelle du groupe pour ce premier album comme par la suite. La pochette du premier album est une photo de l’acteur américain Joe Dallesandro tirée du film Flesh.

Sans atteindre les sommets des albums qui suivront, The Smiths contient de très bons titres.

Hélas, comme beaucoup d'autres formations britanniques brillantes des années 80 (Bauhaus, Japan...), la carrière des Smiths, groupe définitivement cher à mon coeur de mélancolique incurable, se terminera bien trop tôt, essentiellement pour des problèmes d'ego.

Hand in glove The good people laugh Yes, we may be hidden by rags But we've something they'll never have Hand in glove The sun shines out of our behinds Yes, we may be hidden by rags But we've something they'll never have And if the people stare Then the people stare Oh, I really don't know and I really don't care Kiss my shades

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