Guy Hamilton : après une honnête "Bataille de l'Angleterre" puis plusieurs James Bond, le voilà en 1980 en train adapter Agatha Christie à travers deux enquêtes menées par le rigide Hercule Poirot et l'inénarrable Miss Marple qui est l'héroïne de ce "Le miroir se brisa" qui nous occupe ce soir.

Avouons tout de suite, que je ne suis pas un lecteur assidu d'Agatha Christie parce que j'ai une forte tendance à m'y ennuyer (et que je n'ai pas toujours envie de me presser le citron pour découvrir l'assassin). Par contre, j'aime bien les adaptations de ses romans car souvent elles dégagent une atmosphère surannée "so british" et mettent en scène un casting de choix.

Ce qui est le cas ici avec d'anciennes gloires du cinéma qu'il est amusant et même émouvant de croiser à nouveau.

En effet, l'équipe de tournage d'un film historique s'installe dans le château d'un petit village fleuri et verdoyant typiquement anglais. Petit village où habite justement une tranquille Miss Marple avec son pouvoir de déduction légendaire , etc etc … Évidemment, une mort suspecte va se révéler être un meurtre etc etc … aiguisant soudain l'appétit de Miss Marple etc etc

J'ai bien aimé la mise en scène de Hamilton à la fois de la vie tranquille d'un village bousculée et excitée par l'arrivée de toutes ces vedettes qu'on peut (presque) toucher de la main et aussi de l'atmosphère du tournage d'un film avec les rivalités, les mots aigres-doux, les fausses amitiés et les vraies haines, …

Mais c'est le casting très impressionnant qui retient l'attention.

Liz Taylor et Kim Novak, qui sont les vedettes du film en cours de tournage, sont deux tigresses (un peu sur le retour, certes) s'affrontant à travers des réflexions vipérines, sont admirables. Leur rivalité n'est pas que professionnelle mais aussi sentimentale puisqu'elles ont aimé le même homme, justement le réalisateur, où on découvre un toujours fringant (mais vieilli) Rock Hudson qui tente de calmer le jeu. Les clins d'œil cinématographiques ne manquent pas quant à l'attitude de ces trois acteurs dans le film. La scène où Rock Hudson est en train d'expliquer au pasteur, passionné de cinéma, la différence qu'il y a entre un producteur et un réalisateur est vraiment jubilatoire. Sans oublier Tony Curtis, dans le rôle du producteur vicelard (comme tous les producteurs, semble dire Hamilton) qui en rajoute un peu sur la rivalité entre E. Taylor et K. Novak. Sans oublier, non plus, la secrétaire de l'équipe de tournage jouée par une sévère Géraldine Chaplin, ici victime d'un tenace rhume des foins, là encore bien conforme aux personnages qu'elle a pu jouer.

Le personnage d'actrice que joue Elisabeth Taylor m'a paru proche de ce qu'on imagine d' elle-même, dégageant ainsi une singulière émotion dans le film.

Pour finir avec le casting, le personnage de Miss Marple est interprété par Angela Lansbury que j'ai trouvée tout-à-fait adaptée au rôle d'une vieille dame à qui rien n'échappe et qui comprend tout très vite. Il semblerait, toutefois, d'après certains experts en la matière (mon épouse …) que le "vrai" personnage de Miss Marple soit plus avenant et un peu moins péremptoire …

Au final, c'est un film bien sympathique dans lequel j'ai bien aimé l'atmosphère bon enfant. Surtout, j'ai aimé recroiser toutes ces anciennes gloires hollywoodiennes. En particulier, Liz Taylor quand elle est interrogée par l'inspecteur, sur un petit nuage, neveu de Miss Marple mais fan absolu de l'actrice …

Activité sur Le Miroir se brisa