Après m'être avalé 900 pages d'un Stephen King, j'ai décidé de me taper Soif d'Amélie Nothomb que j'avais piqué à mes parents. Ça fait le 6eme ou 7eme livre de Nothomb que je me tape et je sais où je rentrer : c'est souvent cours, écrit gros et assez fluide à lire.

Lors de mes études de littérature, on avait parlé de Nothomb qu'un de mes profs avait expliqué qu'il s'agissait d'une autrice "pour le grand public qui a passés le bac." La romancière utilise des formules de style, joue avec les formes littéraires, part sur des visées philosophiques tout en gardant un aspect populaire et sans entrer dans le roman complexe.

Après tout, la couverture ça reste la figure d'Amelie Nothomb avec ses mains sur ses oreilles (ce qui fait que de loin je pensais qu'elle avait des oreilles d'Elfe) alors que le livre est une réécriture de la Passion du christ. D'ailleurs la plupart des critiques de ce site s'empressent de la descendre parce que "Amélie Nothomb ne serait pas célèbre ses bouquins ne se publieraient pas" faut redescendre sur Terre : pour avoir lu pas mal de de livres auto-édité, c'est LOIN d'être mal écrit.

Au début, celle-ci m'a eu, car elle raconte une Passion qui se passe de façon relativement comique, Jesus se faisant trahir par les gens pour lesquels il a effectué des miracles et qui ne semblent jamais content, l'aveugle regrettant qu'on lui ai rendu la vue, etc... Et puis, ça devient petit à petit une histoire de la Passion du Christ, mais vue à la première personne et avec un Jesus réinventé par Amélie Nothomb.

Celle-ci part de l'idée que l'incarnation en tant qu'homme l'a amené à avoir un corps et à sentir des sensations divine. On a donc une vision très épicurienne du Christ, qui veut profiter de chaque sensation, et professe qu'il n'y a rien de mieux que de boire de l'eau quand on a soif.

En vrai, mis à part quelques détails sur la crucifixion, ça n'est jamais vraiment insoutenable à lire, plutôt intéressant. Bon, faut se mettre dans l'idée que ça ne reflète que la vision qu'Amélie Nothomb à de la vie et qu'elle s'est réinventé et réapproprié le personnage, mais c'est JUSTEMENT à quoi servent les mythes, et vu la façon dont . (Moorcock avait sacrément désacralisé Jesus dans son Voici l'Homme.)

C'était intéressant.

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