C'est Hunger Games, n'allez pas chercher plus loin, mais il le fait bien, et ajoute une "lalalandisation" (

une fausse fin "Bisounours", avant la douche froide de la réalité

) à la fin qui aura berné pas mal de monde, alors : chapeau. The School Duel part du postulat que l'américain moyen veut voir des gosses s'entre-tuer pour une somme d'argent reversée aux familles et un titre honorifique donné à son établissement scolaire. Ce film dystopique critique (comme son modèle Hunger Games) les coulisses biaisés des jeux télévisés, la cruauté qui fait vendre, les armes qui sont un fléau aux États-Unis, les enfants qui sont matraqués d'images d’Épinal du bon soldat, ont accès à n'importe quelle vidéo de tuto pour armes à feu... Bref, The School Duel a quand même son coup de gueule à pousser, et le fait avec une certaine facilité, avec beaucoup de force (si vous ne comprenez pas le message, on ne peut plus rien pour vous), et s'inquiète grandement du prochain résultat des élections américaines (et on lui souhaite bien du courage : Kamala Harris vient de révéler qu'elle n'était pas contre les armes, à peine une semaine après la première tuerie dans une école à la rentrée 2024... Allez, "Good night, and good luck", comme disait le chroniqueur Murrow). En-dehors de ses préoccupations plus que louables (et justifiées, vu les élections qui s'annoncent), The School Duel accuse un noir et blanc assez peu travaillé (il n'a vocation qu'à éloigner les plus jeunes de ce spectacle, d'après le réalisateur), des personnages dont on ne sait absolument rien (donc on ne se sent jamais concerné par le massacre : vraiment dommage), et qui meurent dans l'indifférence totale (même celle de la caméra). On garde quand même en mémoire cette fin étonnante (sauf pour ceux qui aiment La La Land), un rôle presque méconnaissable pour "le mec de The Office !" (Oscar Nunez), et surtout ce coup de gueule très énervé contre les États-Unis d'aujourd'hui. Et encore, ils n'ont pas vu demain. Aux larmes, citoyens.

Activité sur The School Duel