Page-turner efficace, "La Saignée" est toutefois à déconseiller aux âmes sensibles, expression qui n'a rien de péjoratif venant de moi car le degré de noirceur et de violence de ce roman peut en faire reculer plus d'un et pas seulement les "petites natures".

Première rencontre avec Cédric Sire, et je pense que cette immersion me donne une assez bonne idée de ce qui plaît aujourd'hui aux lecteurs de thrillers : de la noirceur, de la noirceur et encore de la noirceur. Je pensais que Karine Giebel y allait déjà fort - pour ne citer qu'un de ces auteurs de littérature noire très en vogue - mais là, on est encore au-delà de ce qu'ai pu lire auparavant.

Torture et violence physiques à chaque page, mais également violence psychologique. Les chapitres ultra-courts (entre 1 et 5 pages) donnent un rythme indéniable et créent une urgence à avancer dans le récit. Difficile en effet de lâcher le livre une fois commencé, une curiosité morbide et voyeuse semblant dominer pour quelques heures notre quotidien trop lisse.

L'écriture est ce que je garderai de mieux de cette expérience. J'ai trouvé "La Saignée" bien écrit malgré la violence et la dureté du contenu que je me garderai bien de révéler. La 4ème de couverture en dit assez.

Je m'interroge toutefois sur ce besoin de surenchère dans le sanglant et le violent. L'environnement transgressif à l'extrême est poussé tellement loin que le roman risque à tout moment de perdre sa crédibilité. Le labyrinthe des hypothèses et des investigations reste assez fluide mais perd en cohérence sur le dénouement ; même si le twist final est pas mal trouvé, le lecteur peut l'anticiper sans trop d'effort.

Activité sur La Saignée