SensCritique

Activité sur Camille Claudel, sculpter pour exister

Le_Cavalier_bleu
Camille Claudel, sculpter pour exister

Camille Claudel, sculpter pour exister

2023 • Documentaire de Sandra Paugam

Synopsis : Une exploration sensible de la trajectoire de la sculptrice Camille Claudel (1864-1943), qui accorde une place particulière aux rapports qu’elle entretint avec ses consoeurs. Cent soixante ans après sa naissance, que reste-t-il de Camille Claudel ? Une poignée de photographies, peu d’œuvres et un mythe : celui d’une artiste rebelle, femme flamboyante au destin brisé, égérie de Rodin, qui sombra dans la folie après leur relation passionnée. À une époque où peu de femmes accèdent à une carrière artistique, elle réussira, sûre de son talent et grâce au soutien matériel de celui dont elle sera l'inspiratrice bien plus que la disciple, à imposer son style audacieux dans le monde de la sculpture, alors considérée comme art viril par excellence. Femme "la plus géniale de son temps" selon la critique, Camille Claudel n’est pourtant pas la seule à se rêver sculptrice… Matière sensible Sandra Paugam (Léonard de Vinci – La manière moderne) s’approche au plus près des marbres et des bronzes de Camille Claudel pour sonder la matière infiniment sensible de son œuvre, en suivant les jalons de sa biographie : son enfance turbulente à Nogent-sur-Seine, ses années de formation à Paris, puis la rencontre de Rodin, de vingt-quatre ans son aîné, qui, ébloui par son travail, la prend dans son atelier. Le film passe ainsi en revue ses chefs-d’œuvre : La valse, brûlant d’érotisme, Sakountala, maintes fois retravaillé, puis, après la rupture, les compositions intimistes de format presque miniature où elle se démarque du maître... Après une période de création inquiète marquée par la paranoïa, son enfermement forcé à l’asile, en 1913, met un brutal point final à la carrière de Camille Claudel, à l’âge de 49 ans. Au fil du documentaire sont aussi explorés les liens qu’elle tissa avec des consœurs de tous horizons – notamment Jessie Lipscomb, Madeleine Jouvray ou Sigrid af Forselles, ses jeunes camarades de l’académie Colarossi, qui la suivirent dans l’atelier de Rodin. Un "chœur de femmes" avec qui elle entretiendra des relations ambivalentes, entre émulation et rivalité orgueilleuse.