Comment l'économie de marché va court circuiter le système étatique marxiste de la RDA pour définitivement l'unifier à la RFA, à l'aube de la chute du Mur de Berlin. C'est pour conter cette improbable imbroglio (et pourtant véridique historiquement) que cette satire use des codes de la comédie populaire afin de décrire une époque charnière.

Dans ses meilleurs moments, l'alliance de bras cassés et de stratéges plus fins qu'ils n'en ont l'air illustre avec bonhomie comment l'utopie libertaire de quelques uns peut ruisseller sur une entière communauté afin d'envisager une préfiguration libérale plus humaine. Le casting permet cette identification de par son énergie communicative, portée par la désormais nouvelle star internationale Sandra Huller. Figure centrale de la bande, elle laisse néanmoins suffisamment d'espace à ses partenaires pour qu'ils puissent se révéler.

Hélas, à trop vouloir s'adapter au plus grand nombre le film use également de poncifs propres au genre. Ainsi du potache pas toujours très efficace, du mélodrame assez prévisible et quelques situations (notamment au début) invraisemblables qui viennent phagocyter l'ensemble. L'équilibre est malgré tout plutôt habile car il ne renonce pas à sa trame politico historique. Derrière la gaudriole, le scénario esquisse une utopie idéologique qui n'est pas dénué de sens. Cela fait écho à certaines expériences contemporaines de collectifs associatifs se mutualisant pour parer à l'uberisation de plus en plus frénétique des organisations sociales et politiques.

On n'ira pas jusqu'à franchir le rubicon de la radicalite zapatiste dans le cheminement intellectuel de cette proposition, cependant tout ceci reste assez malicieux pour rassembler toutes les obédiences. Et c'est déjà pas mal!

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