Réalisé par Jean Duvivier (qui, paradoxalement pour un film qui parle de despotisme et de maltraitance, était lui-même un véritable despote sur ses tournages, notamment avec les techniciens.) en 1925, ce film a longtemps été un lost média et a fini par être sauvé, en partie, par le CNC grâce à deux bobines restantes. Le résultat final de ce sauvetage est particulièrement bon (malgré quelques plans perdus ou oubliés).

Bon, on ne va pas se le cacher, voir ce film aujourd'hui peut être particulièrement compliqué. Compliqué à voir, puisque tout d'abord, ce film faisait encore partie de la grande période du cinéma muet, ce qui n'est pas toujours simple à appréhender quand on n'en a pas pris l'habitude, surtout sur un film de deux heures et ensuite pour la dureté de son histoire. Une version qui m'a d'ailleurs donné envie de relier le livre puisque, si on connaît bien le caractère de la mère, je ne me souvenais pas que le reste de la famille était aussi assez cruelle. J'avais un souvenir de lâcheté, notamment de la part du père, mais pas de mépris.

Un film qu'il est, tout de même nécessaire de voir, d'une part pour l'excellente qualité de restauration qui aura été faîtes, mais aussi pour la capsule temporelle qu'il offre. On navigue, de plan en plan, sur ce qu'était le monde il y a maintenant 100 ans tout pile et, que ce soit sur la vie courante, l'école, la vie des villages, on en apprend énormément sur ce que pouvait être l'époque des années 20. Si vous n'êtes pas trop gênés par les films anciens, je ne peux que vous conseiller celui-ci.

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