Petite sensation devenue virale en l’espace d’un morceau, le féministe et engagé Racist, Sexist Boy, The Linda Lindas a su capitaliser sur son succès en ligne pour devenir un groupe à suivre de près. Preuve en est, des ouvertures live pour une pléiades de gros bras: les Stones, Paramore, Green Day, The Breeders et consorts. Excusez du peu. Un premier album bien accueilli et maintenant un second pour confirmer une bonne fois pour toute le potentiel aperçu jusqu’ici.

Un deuxième disque enregistré en plusieurs sessions, durant les différentes vacances scolaires, car oui, petite particularité du band: les quatre rockeuses ont entre 14 et 20 ans. Oui oui. Aucune d’entre elles n’a légalement le droit de boire de l’alcool sur le sol américain et pourtant elles offrent un son garage-punk qui mérite des litres entier de bières jetés en fosse. C’est sans prise de tête, tout ici est de la musique fun, cool et 100% rock’n’roll. Gros rythme, on tape fort sur la batterie (c’est la plus jeune pourtant!), on fait hurler les guitares et en avant Guingamp.

Pas de petit échauffement, dès l’introduction No Obligation – titre de l’opus également – le ton est donné: elles sont là pour cogner sévère et la pression ne va pas relâcher sur la grosse trentaine de minutes. Des morceaux de cet acabit, elles en ont plein la besace, prenez et mangez-en tous: Too Many Things, Resolution Revolution, Excuse Me. Du son brut et brute, totalement addictif. Mouiller autant la chemise à l’étape de l’adolescence et post-adolescence c’est limite sidérant.

Tout comme l’est cette propension à créer des petites bombes aux airs pop-punk ou surf très californiens d’une efficacité redoutable. Peut-être même l’arme principale de The Linda Lindas: réussir à apporter un peu de douceur et de mélodies dans un tel torrent de bruits et à ce petit jeu là, elles sont bluffantes. Once Upon a Time (LE morceau), Lose Your Self, Don’t Think. Something Bout the Way sont autant de preuves de leur facilité à faire dans le tube irrésistible. C’est solaire, frais, toujours positif et diablement bon !

Alors évidemment c’est du teenage pur jus, ne pas chercher ici des airs sophistiqués ou de la musique pour s’élever. Tout ici respire l’insouciance et a le goût de la jeunesse: dans sa rébellion, dans sa liberté, dans sa légèreté. Ce sont des cris du cœur de leurs prismes et leurs yeux et c’est aussi ce qui fait le charme de cette musique. Puis attention, c’est fichtrement bien foutu et ficelé, derrière les instruments, la production est de très bonne qualité. Et ça n’a rien d’un hasard puisqu’elle est le fruit du travail de Carlos de la Garza qui n’est autre que le papa de deux des quatre ci-présentes et accessoirement mixeur et ingé son pour quelques entités indie bien connus (Paramore, M83, Best Coast, Wolf Alice etc). Modelé entre de bonnes mains et oreilles.

Tout est réuni pour que The Linda Lindas connaissent un succès d’estime et plus si affinité et elles ont clairement en elles le feu sacré pour devenir des icônes d’une nouvelle génération alors ressortez votre paire de Vans la plus abîmée, endossez votre sac Eastpack et suivez le mouvement.

[Chronique à retrouver sur Benzinemag]

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