Sacha Guitry endosse une nouvelle fois le rôle de Talleyrand (après "Le diable boîteux") mais ce dernier n'a guère pour fonction ici que celle de conteur. Sa biographie de Napoléon est l'hommage d'un surdoué politique à un grand homme d'Etat, c'est dire si, cautionné par Guitry lui-même, l'honneur est grand!

On aurait tort de penser que cette histoire de Napoléon n'est qu'une fantaisie car, si Guitry suppose et invente sans beaucoup de rigueur historique, il n'élude aucune des grandes dates scolaires du Consulat et de l'Empire (sauf Trafalgar, évacué par un mot d'esprit...) et se montre même parfois sentencieux. Le cinéaste nous invite à croire que chaque évènement du règne de Napoléon émane d'un fait anecdotique et méconnu, authentifié et réhabilité par lui. Cette tournure d'esprit implique quelques moments amusants bien que le portrait d'un Napoléon ombrageux et fier (Daniel Gélin puis Raymond Pellegrin) donne le ton d'un film qui n'est que superficiellement fantaisiste.

Cependant, la faiblesse majeur du film de Guitry est le manque d'envergure de la mise en scène, le manque de rythme d'un récit statique composé de scènes indépendantes qui coupent l'élan dramatique. Quelques scènes de bataille, sans grand intérêt malgré la figuration importante, insufflent un peu d'énergie à la réalisation et les apparitions furtives des vedettes de l'époque démontrent l'ambition su projet, sans conditionner sa franche réussite.

Activité sur Napoléon