L'intrigue centrale du film le sauve, tant elle est portée par un trio de comédiens touchants voire déchirants (Hair, Bonnard et Macaigne), et tant elle présente des situations amoureuses complexes, hasardeuses, imbriquées, bienveillantes, où personne ne veut faire de mal à l'autre et tout le monde est en proie au doute, à la reconnaissance et à la culpabilité (un festival de "merci" et "pardon", marque d'un ton très contemporain).

Le reste, du bavardage qui s'écoute parler à la forme, des virages scénaristiques faussement sinueux aux interprétations flemmardes, est le plus souvent inconséquent pour ne pas dire pénible, ni émouvant ni impertinent. Et les circonvolutions mariveaudiennes des péripéties stratosphériques tant attendues sont presque risibles par leur prévisibilité. Tout ceci, dans ses allures de téléfilm tourné dans un Lyon de carte postale où les cygnes poussent des cris de mouettes, gâche la petite musique sensible de Mouret son rythme, sa diction, son ton, sonne ici dissonante et ses instruments rouillés.

Activité sur Trois Amies