Très hype au moment de sa sortie, et malheureusement tombée aux oubliettes, l'unique fiction tournée par Michael Wadleigh doit beaucoup à l'univers de Whitley Strieber. Comme dans The hunger où les vampires n'avaient ni crocs, ni n'étaient sensibles à l'ail, Strieber reste fidèle à ses tropismes d'écriture. Il débarrasse donc ses loups-garous du folklore grand guignol qui les accompagne généralement. En conséquence, Wolfen s'ancre dans le réel plus fortement, ne s’inscrit pas dans la veine de The howling sorti la même année, et invite le spectateur a quelque chose de plus sérieux. D'autant que le film a son petit message à délivrer, bien en avance sur son époque et toujours aussi pertinent.

Le problème de Wolfen, c'est surtout sa disparité. Ce qui est réussi l'est infiniment plus que dans la quasi-unanimité des films, mais ce qui est raté l'est de manière tout autant olympique.

Certaines images à commencer par le générique, ou les scènes de ghettos urbains sont de celles qui marquent à vie (sans plaisanter). Et ce n'est pas étonnant que le film ait été pillé, de John Mc Tiernan qui lui a piqué pour Predator l'idée des prises de vue par caméra thermique (qui sont ceci dit infiniment plus classes dans Wolfen), à Marilyn Manson qui a piqué une réplique marrante de dialogue pour The fight song... Reste que le soin apporté à la photo est par moment à peine croyable (le générique, again...).

A côté de ça, le montage n'est pas vraiment heureux, le rythme n'y est clairement pas, les enchainements ne sont pas toujours clairs, et les personnages comme les dialogues sont dans l'ensemble assez mal écrits.

On sera donc enclin à juger le positif, surtout si on a vu le film à l'époque, et davantage le négatif si on le découvre aujourd'hui. Reste que c'est un film absolument atypique.

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