En signant L'Ordre du Jour, qui reçut notamment le prix Goncourt 2017, Éric Vuillard tente de décrire les différents événements qui ont mené à l'Anschluss et donc, à la Seconde Guerre mondiale, en démontrant notamment le laxisme des pays entourant le troisième Reich.

L'Ordre du jour à la particularité de se diviser en plusieurs segments, chacun racontant des péripéties montrant la montée en puissance du nazisme en Europe, combiné à la lâcheté et/ou l'aveuglement des autres nations. Dans plusieurs cas, ce sont des événements semblant anodins voire futiles, évidemment romancés, et Éric Vuillard insiste à nous démontrer ce que l'on sait déjà, ce qui occasionne quelques répétitions et même lourdeurs, tant il ne fait pas forcément dans la finesse, engendrant ainsi des regrets face à ce si passionnant sujet.

Si le style est plutôt intéressant, l'auteur gardant en plus un vocabulaire d'époque, il ne sauve pas vraiment le livre, qui finit par être légèrement exaspérant alors que Vuillard s'acharne sur une morale que l'on connaît déjà. L'oeuvre s'oublie aussi vite qu'elle est lue et, étant construite sur ce qui semble d'abord être des détails de l'Histoire, on peine à s'intéresser à tous les passages, ce qui rend L'Ordre du jour encore plus inégal.

Heureusement, ça se lit rapidement et le style est aussi accrocheur malgré quelques répétitions ainsi que facilités, alors qu'il se sert d'un ton cynique pour mieux s'attaquer à l'hypocrisie humaine, sans oublier de faire quelques liens, sans grande pertinence malheureusement, avec la sphère politique actuelle. Si le sujet demeure passionnant, il ne suffit pas à rendre L'Ordre du jour meilleur, et ces détails de l'Histoire occasionnent surtout des regrets vu le potentiel littéraire entrevu.

L'Ordre du Jour met en avant des coulisses historiques pouvant sembler anodines mais permettant à Éric Vuillard d'évoquer, maladroitement, la montée en puissance du régime nazi combiné à l'hypocrisie humaine.

Activité sur L'Ordre du jour