Après une première saison faisant preuve de bon nombre de qualités et qui apportait elle-même sa conclusion à cet univers en éternel conflit, il n’y avait que peu de choses à reprocher à cette œuvre grand public.

Que ce soit par sa plastique, ses personnages attachants et sa narration aussi efficace que bien construite, malgré un scénario convenu. Et pour être tatillion, on pouvait lui repprocher des incrustations FX 2D parfois moyennes et le développement de personnages tiers en deçà des autres acteurs de cette histoire.

Puis vint l’annonce d’une deuxième saison (pourquoi pas ?), et quelques mois plus tard l’information qu’elle serait la dernière de cet arc (déjà un mauvais présage).

Cette deuxième saison est une caricature de ce qu'avait construite la première saison.

La plastique n'est pas autant réussi que son aînée, qui profite d'un découpage moins créatifs, de plans plus resserrés au détriment des environnements et d'effets de style qui servent l'économie de moyen.

Sur la plan des designs d'environments et des personnages, c'est toujours très chouettes.

La narration est en dents de scie : les événements s’enchaînent souvent trop vite, et parfois trop lentement, sans parler des quelques ellipses qui surviennent et donnent l’impression d’avoir "fermé l’œil pendant 20 minutes" ou "raté un épisode".

Au-delà de quelques moments clés du scénario, régulièrement imposés à coups de marteau en scénarium, la mise en scène n’a pas le temps d’instaurer une atmosphère.

À cela s’ajoute la tendance des créatifs de Fortiche à réaliser des clips musicaux, et les séquences de musique pop tirent à coups de lance-roquettes sur la crédibilité de ce qui est exposé au spectateur. Quand bien même certains titres auraient pu me plaire dans d’autres circonstances, j’ai autant décroché pendant les scènes d’exposition que lors des séquences de bagarres.

Il y a trop d’intrigues dans cette deuxième saison, et celles qui, à mon sens, font le plus tâche concernent Ambessa et Mel, qui, en plus de ne pas être réellement nécessaires, viennent plomber le temps de narration des autres personnages par leurs motivations respectives.

Le scénario, qui était déjà convenu dans la première saison, l’est tout autant dans la deuxième, et sans grandes surprises (une fois l’information de la destination donnée), cette idée de voyage dans le temps est un petit naufrage. Car dès qu’une œuvre utilise cet outil associé à ce genre de thématiques (aspirer au bonheur / réparer le passé), on sait déjà que l’antagoniste est foutu, d'autant plus si l'oeuvre utilise les mêmes ressorts narratif . D’autant plus si l’œuvre se montre très favorable au manichéisme.

La première saison, qui était un bel ouvrage, s’en retrouve entachée par cette seconde.

Je soupçonne un manque de temps de développement, et peut-être une volonté du studio de ne pas vouloir s’investir pendant une durée trop significative dans cette aventure Arcane.

En l’état, la deuxième saison aurait mérité d’être développée sur davantage d’épisodes, voire d’une saison de plus, afin de renforcer considérablement sa structure et sa capacité à développer ses thématiques et son univers.

Pour le fond, les scénaristes auraient dû s'abandonner dans les eaux de Piltover afin d'imbiber leur récit de plus d'ambiguïté.

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