Cet été-là de Mariko et Jillian Tamaki, c’est un peu comme un coucher de soleil sur une plage : beau, doux, mais avec un petit vent de nostalgie qui te rappelle que tout est éphémère. Cette BD est une immersion délicate dans un été d’adolescence, où les vagues de l’océan se mêlent à celles des émotions qui bouillonnent sous la surface.

On suit Rose et Windy, deux amies en vacances dans une station balnéaire, en pleine transition entre l’enfance insouciante et les premiers éclats du monde adulte. L’histoire prend son temps, construisant une ambiance feutrée où chaque dialogue, chaque silence, semble chargé de sous-entendus. C’est subtil, parfois trop, mais toujours sincère.

Graphiquement, Jillian Tamaki livre une œuvre splendide. Le dessin, tout en nuances de bleu, capte à merveille la légèreté de l’été et les tensions invisibles qui traversent les personnages. Les paysages semblent respirer, et les expressions des héroïnes parlent souvent plus que les mots. Mais cette beauté visuelle peut parfois masquer une narration qui s’étire un peu trop, flirtant avec la monotonie.

L’écriture de Mariko Tamaki, quant à elle, est d’une précision chirurgicale. Les dialogues sonnent juste, les interactions entre Rose et Windy rappellent à chacun des souvenirs d’étés passés, où la naïveté se heurte aux premières désillusions. Mais si la douceur de l’approche est touchante, certains lecteurs pourraient regretter le manque de vrais coups d’éclat narratifs. L’histoire, en se voulant réaliste, reste parfois un peu trop sage.

Les thématiques abordées — la famille, les relations compliquées, les premiers émois — sont traitées avec une grande sensibilité, mais elles s’entremêlent sans toujours atteindre un point culminant. C’est comme écouter une chanson douce qui ne finit jamais sur une note forte : beau, mais frustrant.

En résumé : Cet été-là est une BD à savourer pour son ambiance et sa finesse, une plongée dans les eaux calmes et troublées de l’adolescence. C’est un récit contemplatif, parfait pour les lecteurs qui aiment les histoires qui respirent et prennent leur temps. Mais si tu cherches une intrigue forte ou des rebondissements, prépare-toi à une promenade plus qu’à une aventure. Une jolie parenthèse estivale, avec juste ce qu’il faut de spleen pour la rendre mémorable.

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