Suite du très bon White Snake, duquel il se détache presque entièrement aussi bien de par ses protagonistes principaux que de par son atmosphère plus désespérée, Green Snake aura été pour moi un véritable coup de cœur.

Exit donc la Chine traditionnelle et l'Heroic Fantasy du premier opus, nous voilà propulsés avec Verta dans une mystérieuse ville post-apocalyptique où toutes les époques se rejoignent. Dépossédée de ses pouvoirs suite à un combat d'introduction qui a également mené à l'emprisonnement de sa sœur, notre nouvelle héroïne va devoir se battre corps et âme pour s'échapper de ce monde et libérer cette dernière.

Commençons par ce qui constitue à mon sens le gros point fort de Green Snake : son esthétique.

À l'instar de son prédécesseur, le long-métrage se voit doté d'une animation sublime. Elle n'est toujours pas parfaite certes, distancée au niveau des détails par ce qui se fait de mieux en Occident, mais elle se révèle d'une efficacité redoutable lors des nombreuses séquences d'action, en leur permettant de véritables folies visuelles. La mise en scène de ces dernières leur confère également un caractère particulièrement jouissif, avec des mouvements de caméra très bien pensés ainsi qu'une bonne maîtrise et répartition des ralentis, appuyant le caractère épique de certains passages.

On notera également de nombreux plans absolument magnifiques, aussi bien lors des phases d'action que dans les (rares) moments plus calmes, mettant en valeur les nombreux décors que le film nous propose.

De son côté, le scénario est aussi chargé et bordélique que le caddie d'un américain moyen le dernier vendredi du mois de novembre, je vous laisse imaginer la chose... Pour la faire simple, il est par moments assez compliqué de comprendre exactement les enjeux de ce qui se passe à l'écran ainsi que les conséquences des actions de certains protagonistes. Personnellement ça ne m'a pas dérangé outre mesure, mais je comprends que ça puisse en rebuter certains. D'autant que le rythme absolument diabolique de Green Snake n'aide pas vraiment au repos et à la réflexion !

Car oui, et je pense que c'est là que le film à fini de me conquérir : il ne nous laisse presque jamais reprendre notre souffle.

C'était déjà un point qui caractérisait White Snake, mais ici il se retrouve complètement exacerbé, appuyé par une durée significativement plus élevée (30 minutes plus long).

Inévitablement on y perd un peu en développement de personnage mais à aucun moment je n'ai trouvé ça rédhibitoire, d'autant plus que les quelques séquences servant ce dessein sont très efficaces (j'en veux pour preuve une émotion malgré tout bien présente par moments).

Ajoutez à ce cocktail détonnant une maturité bienvenue pour un film d'animation grand public, quelques retournements de situation bien sentis rendant le récit souvent imprévisible et une b.o. de qualité et vous obtenez une petite pépite, qui en laissera peut-être certains sur le côté de par sa radicalité mais emmènera les autres au cœur d'une sublime légende orientale.

Activité sur Green Snake