En grand fan de "Seven", je confesse une certaine indulgence pour la tripotée de polars/thrillers hollywoodiens médiocres sortis dans la foulée, et fortement inspirés, dans le fond comme dans la forme, du chef d'œuvre de Fincher.

Mais dans ce registre, "Kiss the Girls" fait clairement pâle figure, malgré la présence au générique de Morgan "Somerset" Freeman, histoire de bien associer le projet à "Seven" (sorti l'année précédente) dans l'esprit du public.

A l'origine du film de Gary Fleder, on trouve un roman policier de James Patterson, mettant en scène son célèbre héros, le profiler Alex Cross. "Kiss the Girls" inaugure en effet un triptyque d'adaptations cinématographiques qui ne rendront pas honneur à l'auteur américain, comprenant aussi "Along Came a Spider" (également avec Morgan Freeman) et plus récemment "Alex Cross" (avec Tyler Perry dans le rôle titre).

Le problème ici réside dans l'incapacité de Fleder à maintenir une atmosphère glauque digne de ce nom : les caractéristiques du serial killer s'avèrent grand-guignolesques, tandis que la mise en scène et la photo n'illustrent que trop rarement la dimension crasseuse et lugubre du sujet.

D'autre part, le scénario ne tient pas ses promesses, au-delà même des nombreuses invraisemblances et facilités : l'intrigue part dans toutes les directions, pour preuve le grand nombre de personnages secondaires qui ne servent à rien ou presque, alors même que la distribution apparaissait prometteuse. Ainsi, des comédiens tels que Brian Cox, Jeremy Piven, Bill Nunn ou Tatyana Ali doivent se contenter de quasi-figuration, tandis qu'à l'inverse on se passerait bien de l'omniprésence d'Ashley Judd.

Dans ces conditions, les deux heures de métrage se révèlent bien longuettes, et ma note de 5/10 semble même indulgente, ne se justifiant que par ma tendresse coupable pour ce genre de récits inquiétants et vaguement mystérieux.

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