C'était... ennuyeux.

Strange Caffhold a sortie 3 jeux cette année, en suivant la logique du "I want shorter games with worse graphics and I'm not joking", même si la partie graphique importe peu. L'idée, c'est de faire de courts jeux qui ne prennent pas 3 ans à sortir. Et je suis 100% pour ce genre de format ! Sauf dans le cas particulier de Clickholding.

Clickholding est un "streamer bait", jeu à streamer, je reprends l'idée d'un des forum steam. Mais c'est ce que je conclue : une installation intrigante, un jeu court, une intégration twitch directement dans le jeu, un marketing qui vent le jeu comme "troublant" ou "perturbant". MAIS si peu pour le joueur, presque rien à expérimenter soi-même, le fait de regarder un stream suffit à avoir l'expérience TOTALE.

En fait le jeu essaie de nous tenir en halène jusqu'au 10,000 clics, sauf que ca marche pour les 3000 premiers clics, puis la routine s'installe, et je veux juste en finir, c'est moi qui suit on edge, qui suit sur le "holding", sur l'attente que ca se termine. Je veux uniquement voir ce que ces 10,000 clics réservent, puisque le jeu n'est pas foutu de nous divertir jusqu'ici.

Je remarque quand même quelques messages que le jeu veut nous faire passer :

condition des travailleurs et travailleuses du sexe, on est ici POUR le plaisir des autres, et nous sommes le moyen qui justifie leur fin (l'orgasme)
L'addiction, le besoin de quelque chose : ici de regarder quelqu'un cliquer, d'être excité par ça.
objectifier le joueur, lui faire faire ceci et cela, lui imposer un rythme de clic, arrêter le clic (qui se traduit par l'impossibilité de cliquer)
le kink-shaming peut-être, le gars à la tête étrange dit souvent que personne ne le comprends, qu'il n'y a que nous qui sommes restés là
vivre son rêve au prix de tout le reste, quitte à abandonner sa famille, et sa vie ?

La scène post-credit est inutile, ou je n'ai pas compris le jeu, il dit clairement "tu ne pourras pas l'oublier. Tu porteras toujours un morceau de moi, tout comme je porterai toujours un morceau de toi." Nah bro, c'est oubliable à souhait. Cette expérience ne m'a justement rien fait ressentir ! Elle était engourdi, pas du tout "unsettling", et l'indifférence est la plus grande des insultes pour une oeuvre... Alors oui le début et la fin m'ont fait un peu d'effet, mais ce n'est pas suffisant pour instiller quelque chose, une trace dans ma mémoire. J'ai vu et expérimenté pire dans les jeux.

En fait, on peut trouver mille et une façons de rendre le jeu marquant :

l'écriture avait quelques lignes sympas et il aurait fallu renchérir sur plus de lignes qui sont sensés te marquer
moins de moment vide, ennuyeux, limite baisser le nombre de clics max pour atteindre la fin, on s'ennuie sinon.
de vraies conséquences si on ne suit pas ce que souhaite notre bon client
Une vraie expérience de TDS (violence, horreur psychologique, salissement physique, emprise mental etc.)
l'addiction : rendre fou le personnage, soit le faire atteindre le climax, soit le priver de se climax et le rendre pathétique ou fou, bref voir vraiment ce que cause une addiction... il n'y a presque aucune allusion à l'addiction...
Donner vraiment une conséquence au rythme de clic ou au clic lui-même, avoir le pouvoir dans la main de donner du plaisir ou pas au personnage
Donner un sens à cette fin ? Je n'ai réellement pas compris pourquoi il se tue... Il a obtenu son orgasme, on a cliqué jusqu'au bout, et on obtient un final mou, un final de Soc-dem.

Activité sur Clickolding