Le matraquage médiatique aura finalement eu raison de moi. Je n'étais pas très emballé lorsque j'ai vu Zaho de Sagazan débarquer la première fois sur ma télé, en zappant sur Quotidien. Ça sentait la pop francophone faite par des riches pour des riches et j'avais l'impression d'écouter du Stromae au féminin. Or je n'aime pas Stromae alors pourquoi je m'infligerais l'album de cette nouvelle venue sur la scène musicale française ?

Et il y a eu La symphonie des éclairs, un titre que je trouvais quelconque au premier abord et qui au fil des écoutes finit quand même par bien rentrer dans le crâne. Que pouvait valoir le reste de l'album avec une critique et un public qui semblaient unanimes ?

Bah franchement, c'est pas mal du tout. Je n'ai pas aimé au point d'avoir envie de l'acheter un jour, mais c'est très bien produit. Hormis le travail évident sur les arrangements et surtout les claviers, je trouve que ce qui a été fait autour de la voix de la chanteuse est plutôt formidable. Elle a une voix grave et droite assez intéressante de base, mais alors en studio il y a tout un tas de petits effets et de filtre par ci par là - et un très bon mixage - qui rendent cette voix incroyable. D'ailleurs quand ça part dans des délires bien autotunés comme il faut, c'est pour moi le bon dosage, le genre de moments où on se dit que ce n'est pas gratuit et où ça rend vraiment bien. Il y a d'ailleurs un passage où tout se barre en cacahuète mais où ça sonne quand même bien. Ça m'a beaucoup plu et ça m'a rappelé la démarche de Christine and the Queens sur son dernier album avec des moments de lâcher-prise qui ne peuvent être créés qu'en studio.

Les textes assez mélancoliques sont parfois étonnants comme avec Les garçons. C'est vraiment un registre dans lequel je n'attendais aucun artiste de façon générale en 2023 alors ça m'a beaucoup surpris.

Je peux comprendre qu'on soit réticent à l'idée d'aller écouter ce disque, multi-récompensé qui plus est, mais pour ma part je ne regrette pas d'avoir sauté le pas parce que c'est plutôt bien. Ce que je veux dire par là c'est que lorsqu'on entend du bien d'une œuvre un peu partout, on se retrouve déçu parce qu'on y mettait des attentes bien différentes de ce que celle-ci propose. Or là ce n'est pas tout à fait ce que la promo nous vendait et c'est suffisamment inventif pour être considéré comme remarquable.

Autre édition :

La symphonie des éclairs - Le dernier des voyages (2024)

C'est dans la continuité de l'album avec des productions très léchées. Que ce soit sur la façon de lisser la voix ou les parties instrumentales rien n'est laissé au hasard. En anglais et en duo ça le fait aussi puisque le morceau Old Friend est plutôt joli. Hab Sex est plutôt drôle aussi, même si ce n'est pas le seul effet recherché. Je ne l'attendais pas dans ce registre mais ça passe très bien. Je ne suis toutefois pas très convaincu par 01 qui me parait très dispensable comme morceau.

Activité sur La Symphonie des éclairs