Quel étrange objet que ce Babygirl. Nouvelle production A24, le film nous interpelle rapidement par sa thématique sexuelle franchement assumée, mais surtout, son esthétique particulièrement léchée. La mise en scène est assez généreuse, et la photo est globalement très jolie, avec un jeu permanent sur le contraste bleu/orange, offrant quelques plans véritablement splendides.

Le souci, c'est que c'est quand même sacrément vain. Pour ne pas dire sacrément con. L'œuvre aborde pourtant des sujets ultra prometteurs sur le papier, à savoir la puissance de l'emprise sur autrui, mais surtout la violence des pulsions qui traversent les jeux sexuels. Problème, le film ne cesse de balancer des pistes narratives, au point de mélanger tout et n'importe quoi. On passe du poids de l'enfance sur les traumas enfouis, au manque de reconnaissance envers les femmes dans les milieux professionnels... et ? Le long-métrage n'a absolument rien à en dire.

Pire, il se pense profondément malin, s'imaginant comme une certaine vision sexuelle alternative du male gaze traditionnel, véritablement déconstruite et actuelle. Sauf que c'est pas loin d'être tout l'inverse. Le discours de l'œuvre est très trouble (pour ne pas dire problématique), et l'ensemble est bien souvent embourbé dans des carcans d'imagerie érotique ringards et datés. Mention spéciale aux séquences musicales archaïques, aux 58 allusions à la laisse et à la chienne (vous l'avez ?), ou encore à cette scène de combat final, d'un niveau d'embarras et de nullité rarement égalé.

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