"One Cut of the Dead" est de ces rares films proposant une métaphysique du cinéma aussi convaincante que jubilatoire. Bien au-delà de son apparente performance technique – un plan-séquence audacieux de 37 minutes –, ce film de Ueda invite chaque spectateur à devenir analyste, critique, voire créateur. Sa triple mise en abyme déconstruit les rouages du cinéma pour mieux les révéler, nous plaçant tous, même les plus néophytes, dans une posture d’observateur rétrospective.

C’est là toute la force de ce film : en prenant le cinéma comme sujet central, il expose avec malice ses mécanismes, ses limites et son chaos. Derrière les jeux d’acteurs gras et les effets pittoresques se cache un décalage à la fois hilarant et fascinant.

"One Cut of the Dead" dépasse ainsi la simple parodie ou le pastiche du genre zombie. Il s’impose comme une ode à la créativité collective et à l’art de raconter des histoires, même – et surtout – quand les moyens sont limités. En faisant rire de ses faiblesses apparentes, le film nous pousse à réfléchir sur ce qu’est véritablement le cinéma : un mélange d’improvisation, de passion et de maladresses magnifiées.

C’est un film qui, sous ses airs modestes, capture toute la mécanique d’une création et en restitue l’essence. Et c’est précisément pour cela qu’il mérite d’être vu : parce qu’il nous ramène à l’idée que le cinéma, au-delà des moyens, est avant tout une affaire d’humains et de cœur.

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