J'ai d'abord eu très peur... Alors que j'attendais ce film, le début m'a directement interrogé : la peur du déjà-vu est ressortie d'outre tombe...

Alors qu'il y a quelques semaines je blâmais le film numéro 24 (pas mauvais au demeurant) d'un manque d'originalité cuisant dans la réalisation, j'ai rapidement eu peur que James Hawes nous fasse subir la même chose.

Pourtant, la construction du film est bien plus intéressante que je l'avais imaginé et porte une double lecture constante entre les évènements du passé et le présent, où le vieux du présent n'est pas seulement une excuse narrative à l'autre. Non, ici les deux se nourrissent mutuellement (ce que je regrettais notamment dans Numéro 24, qui a fait pas mal de bruit sur Netflix).

Revenant de manière incessante entre le jeune courtier londonien se plongeant entièrement dans une mission de sauvetage d'enfants à Prague et le vieux retraité anglais ressassant, ce film offre un très beau portrait de l'histoire de Nicholas Winton et pas que ! Bien qu'il en soit le principal axe, le film n'oublie pas de nommer et de faire jouer un vrai rôle aux autres personnes impliqués, notamment à Doreen Wariner ou encore à la mère de Nicholas en lieu et présence D'Helena Bonham Carter. Je dois avouer que c'est assez appréciable d'avoir pour un Biopic de savoir parfois s'éloigner de son personnage principal, pour finalement mieux parler de lui !

En parlant de personnage principal, je dois avouer avoir adoré la performance d'Anthony Hopkins, absolument génial. Dans un jeu parfois très similaire à celui qu'il avait dans Armageddon time de James Gray, Anthony Hopkins reste absolument bouleversant. Il donne ce qu'il faut quand il faut et permet aux 30 dernières minutes d'être parfaitement haletantes. Allant jusqu'à faire verser sa petite larme, non pas à cause d'une seule scène mélodramatique, mais bien par un dévoilement progressive des cicatrices intérieures du personnage.

Une vie offre alors un biopic avec bien plus de subtilités que trop souvent pour ce style de film, permis par la torture interne d'un vieux Anthony Hopkins...

(Le reste proposé dans le passé est plus classique, mais pas dérangeant car mis en parallèle de manière constante au présent)

Par ailleurs, il est aussi appréciable que l'aide très relative donnée par l'état soit aussi bien retranscris. Alors même qu'aujourd'hui nombreux sont les états qui continuent de rester passifs face à des crimes, laissant les individus et ONG agir à leur place, qui montre que ce n'est pas le fruit d'une époque...

Ce biopic est à mon sens une réussite, dans sa construction qui sait se démarquer très clairement !

Activité sur Une vie