My sunshine c'est l'histoire de 3 soleils. La jeune Sakura, qui illumine les pensées du petit Takuya qui la regarde danser sur la glace, Arakawa, le coach fraichement débarqué de la grande ville, qui, lui, fait battre le cœur de la jeune fille, et Takuya, que le coach regarde avec tendresse, se revoyant au même age, retrouvant avec ces deux là un peu de son passé glorieux, un peu de rêve, de ce soleil qui réchauffe les pensées de chacun.

Le film, caricature du ciné indé Japonais tel qu'on peut se l'imaginer, drame léger comme un souffle de vent sur les fleurs de cerisiers au printemps, tout en suggestion et non-dits, en scénettes contemplatives, peut agacer autant qu’émerveiller. Les personnages se frôlent sans jamais se toucher, se parlent sans jamais se dire les choses, parfaite illustration du Honne et Tatemae (l'art de ne pas dire ce que l'on pense), et rien n'avance vraiment. Et pourtant, en ce qui me concerne, le charme à opérer, le réalisateur/scénariste, derrière la très jolie série de Kore-eda, Makanai, réussissant, tel les deux jeunes ados, à glisser sur le fil du patin sans jamais tomber dans le grotesque, surlignant parfois un peu maladroitement les émotions tout en restant poétique, aidé par une esthétique 80/90 jusque dans la choix du cadre en 4/3 et l'image, cramée, pastelle, presque effacée par le temps, comme sur un vieux polaroid surexposé.

Il en ressort une atmosphère pleine de nostalgie et de tendresse, presque un peu amère, pas toujours subtile, maladroite même parfois, mais justement touchante parce qu'elle ressemble à l'état d’esprit de ces deux gamins d'une douzaine d'années, confrontés à des émotions et des sentiments qui sont nouveaux pour eux.

Bref, c'est une petite coming of age story plutôt touchante, avec, cachée derrière, un drame plus profond qu'il n'y parait sur l'intégration de ce prof dans ce petit coin d’Hokkaido où le temps semble s’être arrêté, histoire un peu timide mais néanmoins pertinente.

Activité sur My Sunshine