Je ne m'en étais pas rendu compte avant de fouiner sur sens critique, mais j'avais déjà vu un autre film du réalisateur : Güeros, qui m'avait profondément touché par sa poésie, mélancolie et philosophie.

"La Cocina" c'est une ode à beaucoup de choses. Aux rêves tout d'abord, mais aussi à la justice, à l'humour, et même à la nourriture peut-être. On y retrouve aussi quelque peu cette poésie. Le film alterne magnifiquement les moments calmes, posés, où l'on en apprend plus sur la vie des personnages et leurs rêves (lors des pauses) et les moments intenses, chaotiques, bruyants et égoïstes (lors des services).

Le contraste est magnifique et donne tout son charme au film. Le noir et blanc (presque) constant du film, les disparités entre les employé.e.s et les clients ou les patrons du restaurant, ou encore entre les rêves et la réalité des employé.e.s appuient encore ce contraste.

Je ne me suis jamais ennuyé, je n'ai jamais trouvé qu'on en faisait trop ou pas assez. A travers ces contrastes, on tourne entre l'admiration et le dégout de certains personnages. Ces derniers sont mis à la loupe. On ne les montre pas parfait, mais humains, et poussés à bout par un système et un patron injuste. Pedro en est le premier protagoniste. Le stress quotidien du service, et la rage deviennent alors un exutoire.

Et cette injustice est là tout le long du film, même si pas toujours au premier plan. La scène de fin est une apothéose de cette dernière. Et la philosophie est là, avec cette lumière verte qui fait oublier à Pedro l'horreur de sa dernière journée, de ses dernières années. "L'espoir fait vivre"?

Foncez, foncez voir cette petite pépite, qui arrivera, de façon surprennante, toujours à vous surprendre.

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