L'avis sans spoil : À voir. Et pour ceusses qui trouvent Hou Hsiao-Hsien trop froid et insensible, foncez, vous aurez ici un HHH émotif.

À partir d'ici ça spoile un peu, ou beaucoup :

Qu'on ait la culture des films asiatiques élusifs (le cinéma de Hou Hsiao-Hsien et bien d'autres), qu'on ait un peu de jugeote, ou les deux, on peut comprendre assez vite où l'on va et au dernier tiers du film, il n'y a plus de surprise. Mais ce serait une grosse erreur de voir ce film comme un film à twist, un cousin à "Memento" ou autre. L'intérêt n'est pas d’être plus malin que le film en trouvant avant l’heure, juste de comprendre au fur et à mesure. Ce que ce cinéma élusif, qui vous explique les choses à posteriori, possède de magnifique, c'est la possibilité de vous laisser chaque scène en « état de pureté ». Pour le moment vous ne comprenez pas mais vous pouvez ressentir toute la force du moment. Ne cherchez pas à comprendre, ressentez.

De ce point de vue, c'est parfaitement réalisé. Les plans sont de toute beauté avec une chorégraphie interne méticuleuse mais pas ostensible. Beaucoup de sens, parfois trop.

Les acteurs sont extraordinaires, l'acteur principal explose l'écran dans une palette d'émotions rarement vue. Revers de la médaille, c'est parfois trop. Le sujet le mérite, j'en conviens, mais j'ai un peu décroché à la lycéenne. Une ellipse n'aurait pas été de refus. On comprend bien, même sans avoir de notion d'histoire de la Corée, que c'est le sujet du film, un sujet grave à traiter avec gravité. J'ai même pensé que l'homme et la fille séparés sont comme l'individu et la nation qui ne peuvent se retrouver à cause des horreurs entre eux. Sans pour autant que l'histoire racontée soit sacrifiée à une éventuelle métaphore. Une autre bon point du film.

La violence dans le film fait un léger écho à "Memory of Murder", comment on l’acquiert, la transmet, son absurdité et ses dégâts inutiles dans la société. La scène avec le petit garçon, apparemment innocente devient glaçante à posteriori.

Il caresse la joue du garçon comme il a caressé la joue du père avant de le torturer. Le garçon grogne comme lui quand il torture et le père l'en empêche. Ce moment exprimant la possibilité que la chaîne de la violence continue.

J'ai passé un des plus grands moments de cinéma de ma vie devant ce film. Le train crée une respiration nécessaire mais devient aussi un système un peu lourd (renforcé par une musique pas trop mauvaise mais qui frise le ringard comme j'en ai malheureusement souvent le sentiment dans les films asiatiques).

Si "Burning", un autre de mes films préférés, exprime quelque chose de plus fin et plus profond, s’étant dépouillé d'effets formels un peu lourds, prouvant ainsi la maturité de l'auteur – en décrivant parfaitement l'angoisse moderne asiatique - aucun plan ne m'a marqué comme dans "Peppermint Candy".

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8,25/10

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Activité sur Peppermint Candy