Ce film présente toutes les caractéristiques de la farce traditionnelle: la supercherie, l'humour, le cynisme et le drame mêlés.

Deux cabotins sans talent imaginent une combine pour faire parler d'eux. Mais tout le monde va se saisir de l'affaire à son profit et chercher à en tirer gloire. Ils passeront au second plan derrière toutes les prima dona du spectacle ou du barreau. Une aventure rocambolesque empêchera le bon déroulement du plan et fera pencher l'histoire vers le drame.

L'idée de Loïc Le Gouriadec (scénariste) est géniale. Les deux acteurs principaux sont ce qu'on peut trouver de mieux sur le marché à ce moment, Jules Berry et Michel Simon dans les rôles de Trignol et Baluchet. "Le mort en fuite" aurait pu être un grand film. Il aurait suffit de mettre plus l'accent sur la récupération de l'affaire par les profiteurs en élargissant la liste. Nous avons depuis vu des juges qui se mettaient en vedette au détriment de l'affaire dont ils avaient la charge. Nous avons vu des journalistes dévoyer des infos pour vendre du papier, etc... Il aurait surtout fallu un dialoguiste beaucoup plus sarcastique pour faire de cette farce une critique sociale incisive. Rajouter ces éléments aurait donné une matière et un élan à la réalisation qui souvent se perd ou se répète.

Il y a pourtant une ou deux répliques par moment plus percutantes: L'accusé: _"Je suis innocent!" L'avocat: _" La question n'est pas là! Tout est dans la plaidoirie. Dis-moi qui te défend, je te dirai si tu as tué."

Aujourd'hui, quand on veut "faire le buzz", on laisse "fuiter" une "sex tape".

Activité sur Le Mort en fuite